Reporters sans frontières participe à une manifestation sur l’Azerbaïdjan à Strasbourg

A l’occasion de la visite du président d’Azerbaïdjan Ilham Aliev le 24 juin 2014, le Club de la presse de Strasbourg et Reporters sans frontières se sont mobilisés pour la liberté dans ce pays qui figure à la 160e place occupe la 160e place sur 180 dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.

L’Azerbaïdjan a pris la tête du Conseil des ministres du Conseil de l’Europe le 14 mai, alors que c’est actuellement le plus répressif des 47 membres de l’organisation garante du respect des droits de l’homme sur le continent. A l’occasion de la venue du président azerbaïdjanais Ilham Aliev à Strasbourg le 24 juin 2014, le Club de la presse et Reporters sans frontières (RSF) ont voulu rappeler la situation alarmante de ce pays. La mobilisation s’est tenue devant le Conseil de l’Europe le 24 juin, juste avant l’allocution d’Ilham Aliev devant l’Assemblée parlementaire de l’institution, de 11h30 à 12h30. A cette occasion, Françoise Schöller, présidente du Club de la presse de Strasbourg, Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF, et Pieter Omtzigt, rapporteur de l’Assemblée parlementaire, ont pris la parole. Rashid Hajili, directeur de l’Institut des droits des médias et avocat de nombreux journalistes et blogueurs poursuivis, et Ganimat Zahid, rédacteur en chef d’Azadlig, le principal journal d’opposition au bord de l’asphyxie économique, ont également témoigné de la dérive liberticide du pouvoir azerbaïdjanais. Les manifestants ont brandi des affiches présentant Ilham Aliev comme le “champion de la répression” du Conseil de l’Europe. Les intervenants ont souligné que l’entreprise d’éradication du pluralisme médiatique à l’oeuvre en Azerbaïdjan était sur le point d’aboutir, comme l’ont encore récemment montré l’étranglement économique du journal indépendant Zerkalo, l’incarcération du journaliste Raouf Mirkadyrov ou la condamnation de Parviz Hachimli à huit ans de prison. Rashid Hajili a ajouté que la répression s’étendait aux avocats et défenseurs des droits de l’homme qui soutiennent les journalistes et blogueurs indépendants. Ganimat Zahid a conclu par ces mots : “aujourd’hui, la parole est au Conseil de l’Europe”. “La présidence azerbaïdjanaise du Conseil de l’Europe est un moment-clé tant pour Bakou que pour l’organisation, déclare Johann Bihr. Les autorités azerbaïdjanaises se doivent d’initier enfin les réformes qui s’imposent pour se conformer aux standards du Conseil de l’Europe en matière de liberté d’expression et permettre au pluralisme médiatique d’exister. Les journalistes et blogueurs emprisonnés doivent immédiatement être libérés. Si aucun progrès n’est fait en ce sens, nous attendons une réaction ferme et des sanctions claires de la part du Conseil de l’Europe.” Ilham Aliev a également été interrompu lors de son allocution à l’Assemblée parlementaire par un mouvement de contestation : des personnes présentes se sont levées, baîllonnées et habillées d’un tee-shirt sur lesquels étaient imprimées les photos d’activistes politiques azerbaïdjanais emprisonnés. Ilham Aliev nie l’existence de prisonniers politiques dans le pays. En juin 2014, pas moins de huit journalistes et autant de blogueurs sont emprisonnés en Azerbaïdjan. Le pays occupe la 160e place sur 180 dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on 20.01.2016