Reporters sans frontières a organisé un rassemblement devant l'ambassade du Turkménistan en France pour demander la libération de trois journalistes et militants des droits de l'homme

A l'appel de Reporters sans frontières, une trentaine de personnes se sont rassemblées devant l'ambassade du Turkménistan en soutien à Annakourban Amanklytchev, Ogoulsapar Mouradova et Sapardourdy Khajiev, détenus depuis trois semaines dans le plus grand secret.

читать на русском L'équipe de Reporters sans frontières ainsi que des journalistes français et étrangers se sont réunis en fin de matinée, le 7 juillet 2006, devant l'ambassade du Turkménistan, pour demander la libération de trois journalistes et militants des droits de l'homme, détenus depuis près de trois semaines à Achkhabad (capitale). Une trentaine de personnes étaient présentes, scandant “Liberté au Turkménistan” devant les portes de l'ambassade. Les membres de l'organisation portaient des panneaux avec les photos et les noms des trois personnes arrêtées. Annakourban Amanklytchev, collaborateur de la société de production Galaxie-Presse et de la chaîne de télévision France 2, Ogoulsapar Mouradova correspondante de la radio américaine Radio Free Europe / Radio Liberty au Turkménistan et Sapardourdy Khajiev ont été arrêtés entre le 16 et le 18 juin 2006. Ils sont tous les trois militants de la Fédération internationale d'Helsinki pour les droits de l'homme. Ils ont été transférés au ministère de la Sécurité nationale (ancien KGB, services secrets) sous le coup d'une accusation d'espionnage et risquent une lourde peine de prison. Reporters sans frontières avait écrit au premier secrétaire de l'ambassade du Turkménistan, qui avait accepté de rencontrer Robert Ménard, le secrétaire général de Reporters sans frontières, lors de la mobilisation de l'organisation, afin de discuter de la position du gourvernement turkmène sur la question des journalistes et militants des droits de l'homme incarcérés. Reporters sans frontières s'est heurtée à une porte fermée et n'a pas pu s'entretenir avec le premier secrétaire de l'ambassade. L'organisation s'étonne de cette attitude alors que le premier secrétaire de l'ambassade a rappelé deux fois l'organisation entre le 5 et le 6 juillet pour confirmer sa rencontre avec Robert Ménard. Robert Ménard a pris la parole pour rappeler que le Turkménistan est un trou noir de l'information et que le président de la République y interdit toute forme de liberté d'expression. Il a par ailleurs souligné que les médias étrangers n'étaient jamais les bienvenus et qu'il craignait pour la vie des trois journalistes et militants des droits de l'homme qui ont déjà été torturés pendant leur détention. Le président de Galaxie-Presse, Bernard Vaillot, s'est lui aussi exprimé sur la situation. Il a martelé qu'Annakourban Amanklytchev n'était nullement un espion, mais bien un collaborateur de Catherine Berthillet, journaliste à Galaxie-Presse, et qu'il effectuait un reportage au Turkménistan pour l'émission de France 2, Envoyé Spécial. Il a de plus indiqué que si Annakourban Amanklytchev avait sur lui une caméra cachée, c'était uniquement parce que le gouvernement interdit de faire des reportages dans le pays. Il a insisté sur la nécessité de tels reportages pour que l'opinion publique puisse être informée sur le Turkménistan. Le Turkménistan est le troisième pays le moins respectueux de la liberté de la presse dans le monde, selon le classement établi par Reporters sans frontières en 2005. Seules la Corée du Nord et l'Erythrée font pire. Crédits photos : Véronique Vincent et German Guzman
Publié le
Updated on 20.01.2016