Reporters sans frontières exprime son indignation face à la condamnation, le 10 octobre 2008, à dix ans de prison de Solidzhon Abdurakhmanov, correspondant de plusieurs sites d'informations indépendants. “Cette condamnation est disproportionnée et injuste. Survenue une semaine après le forum UE / Ouzbékistan sur la libéralisation des médias, et en amont de l'examen par l'Union européenne des sanctions frappant l'Ouzbékistan, elle s'apparente à une provocation", a déclaré Reporters sans frontières.
Reporters sans frontières exprime son indignation face à la condamnation, le 10 octobre 2008, par le tribunal de Nukus, à dix ans de prison de Solidzhon Abdurakhmanov, correspondant de plusieurs sites d'information indépendants. Le journaliste, détenu depuis le 7 juin pour “usage” puis “trafic de drogue” a toujours nié les faits qui lui sont reprochés.
“Cette condamnation est disproportionnée et injuste. Survenue une semaine après le forum UE / Ouzbékistan sur la libéralisation des médias, et en amont de l'examen par l'Union européenne des sanctions frappant l'Ouzbékistan, elle s'apparente à une provocation. Les autorités ont utilisé un prétexte pour faire taire un journaliste indépendant et défenseur des droits de l'homme”, a déclaré Reporters sans frontières.
L'avocat et frère du journaliste, Bakhrom Abdurakhmanov, a annoncé qu'il allait faire appel. “Cette condamnation est injuste. A aucun moment du procès il n'a pu être prouvé que la drogue appartenait à Solidzhon”, a-t-il déclaré.
Le 18 septembre 2008, à Paris, lors de la conférence de presse clôturant le sommet entre l'Union européenne et les pays d'Asie Centrale sur la sécurité, Reporters sans frontières avait interpellé le ministre ouzbèke des Affaires étrangères, Vladimir Norov, sur le cas du journaliste et sur la situation de la liberté de la presse. Le représentant ouzbèke avait insisté sur le caractère urgent de la lutte contre le trafic de drogue en Asie Centrale et refusé de considérer qu'il s'agissait d'une atteinte à la liberté de la presse.
La décision du tribunal de Nukus intervient une semaine après un forum sur la “libéralisation des médias” organisé à Tachkent dans le cadre du dialogue entre l'Union européenne et l'Ouzbékistan. Seuls les médias officiels ont pu couvrir le forum. Les représentants des ONG qui y ont participé ont insisté, dans une déclaration commune, sur le fait que la tenue de ce dialogue ne pouvait être considérée en soi comme une avancée dans le domaine de la liberté d'expression en Ouzbékistan.
Le 13 octobre, le Conseil des Affaires générales de l'Union européenne doit se réunir à Luxembourg. Il y sera, entre autres, question de la situation en Ouzbékistan. Le Conseil devrait prolonger la suspension des sanctions contre l'Ouzbékistan. Seul un vote unanime permettrait de rétablir ces sanctions contre l'Ouzbékistan et l'Allemagne devrait se prononcer contre cette mesure.
Solidzhon Abdurakhmanov a été arrêté le 7 juin 2008 au Karakalpakstan (région autonome à l'ouest du pays), et placé en détention provisoire pour “usage de drogue” (art 276.2) après que des policiers avaient découvert des stupéfiants dans la voiture dans laquelle il se trouvait. Le journaliste a toujours nié ces accusations et est persuadé que la drogue trouvée dans le véhicule a été déposée à son insu par la police. Les tests effectués sur le journaliste ont montré qu'il n'avait jamais consommé de drogue. Dès lors, le chef d'accusation a été modifié. Salidzhon Abdurakhmanov est désormais accusé de “possession de drogue avec l'intention de la vendre”.