Reporters sans frontières hostile à la présidence kazakhe de l'Osce en 2010

Le 29 novembre 2007, le Conseil ministériel de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) réuni à Madrid, a décidé que le Kazakhstan, 125e sur 169 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières présiderait l'organisation en 2010. “Un pays où la liberté de la presse s'arrête dès qu'elle risque de mettre en cause le pouvoir du Président ou de son parti est inapte à présider une organisation défendant les valeurs démocratiques comme l'OSCE. La future présidence du Kazakhstan nous inquiète et risque d'affaiblir le travail d'une organisation jusque-là extrêmement respectée “, a déclaré l'organisation. De nombreux cas de pressions sur des professionnels des médias sont observés dans ce pays riche en pétrole. Le régime en place n'a pas relâché sa pression contre les opposants et les journalistes au cours de ces derniers mois. En 2006, l'OSCE a pu observer des mesures de filtrage des sites Internet d'opposition, des entraves multiples à l'impression et à la distribution des journaux indépendants et des saisies de journaux jugés trop critiques à l'égard du clan Nazarbaïev. Les lois concernant l'activité des médias sont fréquemment utilisés de manière abusive et l'accès de l'opposition à la presse est limité. Les journalistes ont également été soumis à de nombreux actes de violence, intimidations et abus de pouvoir. Le rédacteur en chef d'un hebdomadaire d'opposition, Batyrkhan Darimbet, est mort le 2 août 2007 dans des conditions particulièrement suspectes et pourrait avoir été assassiné en raison de ses articles critiques envers les autorités. Ce sera le premier pays de l'ex-Union soviétique à présider l'organisation. La majorité des pays européens, Allemagne et France en tête, ont soutenu la candidature kazakhe, réclamant que le pays effectue, dès cette année, des réformes démocratiques conséquentes. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis n'ont pas exprimé le même soutien. Ils estiment que son bilan en termes de démocratie est déplorable. Les méthodes de son président, Noursoultan Nazarbaiev, réélu avec plus de 91 % des voix, sont autocratiques. Le pluralisme politique est inexistant. Les manquements aux normes internationales ont été soulignés par l'OSCE dans un rapport datant d'août 2007.
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Updated on 20.01.2016