Le cyberdissident tunisien Zouhair Yahyaoui, fondateur et animateur du journal en ligne TUNeZINE, est décédé, à l'âge de 36 ans, d'une attaque cardiaque, le 13 mars en fin de matinée. "Zouhair était un militant courageux et un défenseur acharné de la liberté d'expression dans son pays. Nous devons poursuivre son combat", a déclaré Reporters sans frontières.
Le cyberdissident tunisien Zouhair Yahyaoui, fondateur et animateur du journal en ligne TUNeZINE, est décédé d'une attaque cardiaque, le 13 mars en fin de matinée.
"Nous exprimons nos condoléances à la famille et aux proches de Zouhair. Ce jeune homme de 36 ans était un militant courageux et un défenseur acharné de la liberté d'expression dans son pays. Il s'était toujours battu pour avoir le droit d'informer librement ses concitoyens. Même la prison n'avait pas réussi à le faire taire. La Tunisie perd aujourd'hui l'un de ses soutiens les plus actifs à la lutte pour une plus grande démocratie. Zouhair était parvenu à ouvrir une brèche dans l'Internet tunisien si étroitement contrôlé. Ses efforts n'ont pas été vains et c'est à nous tous, désormais, de poursuivre ce combat", a déclaré Reporters sans frontières.
Le 13 mars, Zouhair Yahyaoui s'est réveillé avec des douleurs à la poitrine. Il est mort d'une crise cardiaque quelques heures plus tard à l'hôpital Habib Thameur de Tunis. Ses funérailles auront lieu aujourd'hui. Reporters sans frontières a immédiatement envoyé un représentant sur place pour exprimer ses condoléances à la famille de Zouhair.
Zouhair Yahyaoui écrivait sous le pseudonyme "Ettounsi" qui signifie le Tunisien en arabe. Il avait fondé le site tunezine.com en juillet 2001 pour diffuser notamment des informations sur l'état des libertés en Tunisie. Il publiait également en ligne des documents de l'opposition. Il avait été le premier à diffuser la lettre dénonçant le système judiciaire du pays adressée au président de la République par le juge Mokhtar Yahyaoui.
Le 10 juillet 2002, il avait été condamné, par la cour d'appel de Tunis, à deux ans de prison pour "propagation de fausses nouvelles". Il avait été arrêté, quelques semaines auparavant, par plusieurs policiers en civil dans un cybercafé. Au cours de son interrogatoire, il avait subi trois séances de "suspension", méthode de torture où la personne est suspendue par les bras, avec les pieds touchant à peine le sol. Il avait bénéficié d'une libération conditionnelle le 18 novembre 2003.