Reporters sans frontières espère la “libération prochaine” de Roméo Langlois annoncée par les FARC
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Reporters sans frontières a reçu la copie de plusieurs tweets signés des FARC et postés le 6 mai 2012, dont l’un assure que “Roméo Langlois sera prochainement libéré sain et sauf”. “Cette annonce est a priori conforme à la parole donnée par la guérilla, le 26 février dernier, de ne plus détenir de personnes civiles. Avec prudence, mais confiance, nous espérons la libération de Roméo Langlois dans les plus brefs délais”, a déclaré Reporters sans frontières.
Dans une vidéo mise en ligne le 6 mai, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) confirment la captivité du journaliste français Roméo Langlois, porté disparu depuis le 28 avril après une attaque de la guérilla contre un détachement militaire auprès duquel il couvrait une opération antidrogue. Face à la caméra de deux journalistes indépendants – le chilien Carlos Villalón et le britannique Karl Penhaul –, un combattant du Front 15 des FARC surnommé “Monazo” revient sur les circonstances de l’échange de tirs et confirme que Roméo Langlois s’est identifié comme civil en se livrant à la guérilla, dont il a reçu des soins pour une légère blessure à l’avant-bras. Voir la vidéo :
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03.05.2012 - Captivité très probable de Roméo Langlois par les FARC : “la guérilla devra respecter sa parole”
Reporters sans frontières a reçu une information importante, dans la nuit du 2 mai 2012, concernant la très plausible captivité de Roméo Langlois par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). “La revendication adressée oralement à plusieurs médias par une combattante du Front 15 de la guérilla a été authentifiée par l’armée”, nous a assuré un représentant de France 24 – chaîne à laquelle collabore Roméo Langlois – présent dans le département de Caquetá depuis le début de la semaine. L'État-major des FARC n'a, néanmoins, jamais confirmé l'authenticité du message.
La même source nous a également décrit la blessure à l’avant-bras gauche dont souffre le journaliste depuis l’échange de tirs, d’une durée totale de dix heures, qui a précédé sa disparition, le 28 avril 2012. Les opérations militaires destinées à le localiser ont été suspendues, dans l’espoir d’une libération rapide à l’initiative ses ravisseurs.
“Les FARC ont officiellement déclaré, le 26 février dernier, renoncer à toute prise d’otages de personnes civiles. La guérilla devra donc respecter sa propre parole en libérant au plus vite Roméo Langlois. Cette exigence répond également à la nécessité de fournir au journaliste des soins médicaux adaptés”, a déclaré Reporters sans frontières.
Etabli en Colombie depuis 2002, Roméo Langlois, 35 ans, exerce en qualité d’indépendant pour plusieurs médias en France (France 24, Le Figaro, Marie-Claire, VSD), en Suisse (L’hebdo et 24 heures) et au Canada (Radio Canada). Journaliste aguerri, conscient des dangers, il a, en particulier, su nouer des contacts parmi les différents acteurs du conflit colombien, en menant un travail de terrain largement reconnu.
“Roméo Langlois n’est ni correspondant ni prisonnier de guerre mais journaliste. Sa présence aux côtés des militaires dans le cadre d’un reportage sur les opérations antidrogue dans le Caquetá ne saurait remettre en cause l’indépendance qui est la sienne et qu’il a toujours mis au cœur de sa pratique professionnelle. En saluant une nouvelle fois le courage de Roméo Langlois, nous lui dédions cette Journée internationale de la liberté de la presse”, a conclu Reporters sans frontières.
Photos : AFP
Publié le
Updated on
20.01.2016