Reporters sans frontières demande que la presse soit autorisée à se rendre librement dans le Nord
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Reporters sans frontières lance à un appel solennel au président Mahinda Rajapaksa pour qu'il autorise les journalistes sri lankais et étrangers à se rendre librement dans le nord du pays, zone de conflit. L'organisation demande également que les pressions et les attaques cessent contre les médias qui refusent de suivre une ligne éditoriale favorable au gouvernement et à la solution militaire.
"Comme l'armée israélienne à Gaza, les autorités de Colombo ont décidé d'empêcher la presse et les organisations humanitaires de faire librement leur travail. Alors que des rapports font état de centaines de victimes civiles et d'une situation humanitaire dramatique, il est déplorable que les autorités sri lankaises ne souhaitent pas que la presse puisse travailler librement. C'est déplorable et contre-productif puisque cela alimente les rumeurs les plus folles", a affirmé l'organisation.
L'armée a organisé, le 27 janvier 2009, une visite pour un petit groupe de journalistes dans le port de Mullaittivu (Nord-Est), dernière ville reprise par l'armée aux Tigres tamouls (LTTE). Egalement en janvier, le ministère de la Défense avait amené des représentants de la presse à Kilinochchi, l'ancienne capitale administrative des Tigres tamouls.
Depuis le début de l'offensive militaire, fin 2007, la presse est interdite de se rendre dans le Nord, notamment dans les camps de réfugiés, et les autorisations pour aller à Jaffna sont très rares. Certains médias ont été invités par les autorités, mais ils étaient placés sous la protection de militaires, ce qui empêchait tout contact avec les populations tamoules, principales victimes du conflit.
Dans un rapport publié il y a une semaine, Reporters sans frontières, membre de la Mission internationale pour la liberté de la presse, écrivait : "Alors que l'armée annonce une victoire imminente sur le LTTE, la couverture indépendante de la guerre a été réduite au minimum. La liberté de la presse est l'une des victimes collatérales du conflit."
Le correspondant d'un média étranger à Colombo avait expliqué à Reporters sans frontières qu'il n'avait "pas accès au terrain d'opération depuis un an et qu'en plus, les autorités refusaient maintenant de donner des informations sur les victimes militaires".
Selon le CICR, une crise humanitaire majeure est en train de se dérouler. Au moins 200 000 civils seraient en danger, coincés dans un territoire toujours contrôlé par les Tigres tamouls. L'armée utilise l'aviation et l'artillerie pour réduire les poches de résistance. Depuis le début de la guerre civile, en 1972, au moins 70 000 personnes sont mortes.
Publié le
Updated on
20.01.2016