Reporters sans frontières demande la reparution immédiate du Khartoum Monitor

Pour la septième fois depuis le début de l'année, le Khartoum Monitor, seul quotidien de langue anglaise au Soudan, a été suspendu le 24 novembre, pour une durée indéterminée. Le procureur en charge des crimes contre l'Etat a fait savoir que ce quotidien " ne servait pas les intérêts du Soudan, son peuple et sa stabilité". " Alors que le président Omar Hassan al Bechir a déclaré en août que la censure de la presse sera levée et que chacun pourra exprimer son opinion dans les journaux et même à la télévision d'Etat, que la Mission permanente de la République du Soudan à Genève ne cesse de garantir que plus aucun journal ne sera interdit, les services de sécurité et le procureur en charge des crimes contre l'Etat, Mohammed Farid Hassan, s'acharnent contre la presse. Nous demandons aux autorités soudanaises de respecter leurs engagements et d'autoriser la reparution immédiate du Khartoum Monitor, qui a déjà été suspendu plus de 190 jours depuis le début de l'année", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. C'est, comme à l'accoutumée, au titre de l'article 130 du code de procédure pénale de 1991, alinéa 1 et 3, que le procureur en charge des crimes contre l'Etat a suspendu le Khartoum Monitor. Cette censure serait due à la publication d'articles sur l'esclavage, sur la mise en cause de l'indépendance de la justice au Soudan, ainsi que sur les accords de paix en cours de négociation. Le journal a décidé de se pourvoir en appel. Cette suspension survient dans un climat hostile à la liberté de la presse, comme en témoignent de nombreuses suspensions de journaux depuis le mois de septembre : - Le 2 septembre, le quotidien Alwan est suspendu, sur ordre du procureur en charge des crimes contre l'Etat. Le 24 septembre, il est autorisé à reparaître par le ministère de la Justice, mais est à nouveau suspendu le 26 septembre, toujours sur ordre du procureur en charge des crimes contre l'Etat. La suspension est levée le 16 octobre. - Le 13 septembre, le Khartoum Monitor est interdit de parution sur ordre du procureur en charge des crimes contre l'Etat, contrairement à la décision de la cour d'appel soudanaise qui avait annulé le verdict, retirant au journal, depuis le 12 juillet, sa licence de publication. La suspension est levée le 16 octobre. - Le 30 septembre, le journal Al-Azminah est suspendu sur ordre du procureur en charge des crimes contre l'Etat. La suspension est levée le 16 octobre. - Le 16 novembre, le quotidien Al-Ayam est suspendu pour une durée indéterminée, sur ordre du procureur en charge des crimes contre l'Etat. Il reparaît le 29 novembre.
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Updated on 20.01.2016