Alors que les autorités kazakhes détiennent depuis le 1er décembre deux journalistes ukrainiens venus couvrir l'élection présidentielle, Reporters sans frontières s'adresse à Noursultan Nazarbaïev et lui demande de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre aux reporters locaux et étrangers de couvrir librement et en toute sécurité le scrutin du 4 décembre.
Dans une lettre adressée au président kazakh Noursultan Nazarbaïev, Reporters sans frontières demande au chef de l'Etat de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre aux journalistes locaux et étrangers de couvrir en toute liberté et en toute sécurité le scrutin présidentiel du 4 décembre 2005.
Paris, le 2 décembre 2005
Monsieur le Président,
Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, proteste contre la détention, depuis le 1er décembre 2005, de deux journalistes ukrainiens venus couvrir le scrutin présidentiel du 4 décembre. Ces derniers risquent d'être renvoyés dans leur pays.
Cet incident vient s'ajouter à un bilan déjà préoccupant en ce qui concerne les violations de la liberté de presse au Kazakhstan. L'organisation a dénombré cette année de nombreux cas d'entraves à la liberté d'expression, au moyen de pratiques récurrentes, telles que la saisie d'exemplaires de journaux indépendants, le filtrage ou l'interdiction de sites Internet d'opposition, l'intimidation ou encore l'utilisation abusive de la justice pour faire taire les voix dissidentes. Nous déplorons également l'absence totale d'informations sur les circonstances réelles de la mort de Batyrkhan Darimbet, rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'opposition Azat, en juin dernier.
La presse indépendante est constamment mise à mal par les autorités, particulièrement depuis le début de la campagne présidentielle. Reporters sans Frontières craint que les rédactions locales, au même titre que les médias étrangers, n'aient pas librement accès à l'information le jour du vote.
Or ce scrutin ne pourra être reconnu et équitable et transparent si les autorités kazakhes empêchent la présence d'observateurs internationaux et entravent le travail des journalistes locaux et étrangers.
Reporters sans frontières vous prie donc de prendre toutes les mesures nécessaires pour créer les conditions optimales à la tenue d'une élection libre et juste, et de garantir la liberté et la sécurité des journalistes durant cette journée déterminante.
Confiant dans l'intérêt que vous porterez à notre requête, je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération.
Robert Ménard,
Secrétaire général