À l'occasion de sa visite en Chine du 8 au 14 juillet, Reporters sans frontières a adressé une lettre au président du Parlement européen, Josep Borrell, pour lui demander d'intervenir en faveur de trois cyberdissidents emprisonnés. L'organisation lui demande ainsi de démontrer que la résolution sur la liberté d'expression sur Internet, votée le 6 juillet par les députés de l'Union Européenne, sera suivie d'actions concrètes.
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À l'occasion de sa visite en Chine du 8 au 14 juillet, Reporters sans frontières a adressé une lettre au président du Parlement européen, Josep Borrell, pour lui demander d'intervenir en faveur de trois cyberdissidents emprisonnés. L'organisation lui demande ainsi de démontrer que la résolution sur la liberté d'expression sur Internet, votée le 6 juillet par les députés de l'Union Européenne, sera suivie d'actions concrètes.
« Reporters sans frontières vous demande de bien vouloir intervenir, lors de vos entretiens avec les autorités chinoises, en faveur de
Hao Wu,
Shi Tao et
Yang Zili, trois internautes inculpés pour avoir publié sur le Net des informations "illégales" », a écrit l'organisation.
« Nous sommes persuadés que vous ne serez pas indifférent aux cas de ces trois journalistes et cyberdissidents, emprisonnés uniquement pour avoir voulu nous informer. Nous avons tout à fait conscience que des enjeux économiques importants seront à l'agenda de cette visite officielle. Mais nous espérons que l'UE profitera également de ce dialogue direct avec les autorités chinoises pour rappeler sa détermination à défendre la liberté d'expression et mentionner expressément les cas de Hao Wu, Shi Tao et Yang Zili. »
Hao Wu a été arrêté à Pékin, le 22 février 2006, après s'être rendu à une réunion d'une Eglise protestante clandestine pour la réalisation d'un film documentaire. Le blogger de «
Pékin ou rien », qui a vécu plus de dix ans aux Etats-Unis, était également correspondant pour
Global Voices, association de bloggers membre du Réseau de partenaires de Reporters sans frontières. Les charges retenues contre lui n'ont toujours pas été communiquées et il est possible qu'il ait été arrêté pour qu'il fournisse des informations sur des membres de cette Eglise protestante clandestine. Sa famille est quasiment sans nouvelles de lui depuis son arrestation et les autorités ne l'ont toujours pas autorisé à recevoir l'assistance d'un avocat.
Le journaliste Shi Tao, en détention depuis le 24 novembre 2004, a été condamné, le 30 avril 2005, à dix de prison pour "divulgation illégale de secrets d'Etat à l'étranger". Il a été reconnu coupable d'avoir diffusé, sur des sites Internet basés à l'étranger, une note interne transmise à son journal, le
Dangdai Shang Bao (Les Nouvelles du commerce moderne) par les autorités. Ce document mettait en garde les journalistes contre les dangers d'une déstabilisation sociale à l'occasion du quinzième anniversaire du massacre de la place Tiananmen. Il est actuellement détenu à la prison n°1 de la province du Hunan (Centre-Sud), sur une petite île près de la ville de Yuanjiang. Le journaliste partage sa cellule avec plus d'une dizaine de prisonniers et travaille à la confection de bijoux dans des conditions sanitaires précaires.
Yang Zili, informaticien et fondateur du site www.lib.126.com, a été arrêté le 20 avril 2001. Il est l'auteur de nombreux articles publiés sur son site dans lequel il se prononçait en faveur du libéralisme politique. Il y critiquait également la répression contre le mouvement spirituel Falungong et dénonçait les difficultés économiques des paysans chinois. Il publiait par ailleurs sur son site des articles d'autres membres de la Société de la jeunesse nouvelle, un groupe de discussion clandestin auquel il appartenait et qui se réunissait une fois par semaine pour débattre de réforme politique. Inculpé de “subversion du pouvoir de l'Etat”, il a été condamné, le 28 mai 2003, à huit ans de prison par la Cour intermédiaire de Pékin, une peine confirmée en appel le 10 novembre 2003. Sa famille n'a pas été autorisée à le voir depuis son arrestation.
« Nous tenons par ailleurs à rappeler que 48 autres cyberdissidents et 32 journalistes sont aujourd'hui emprisonnés en Chine et que la situation de la liberté d'expression, que ce soit dans les médias traditionnels ou sur Internet, s'est notoirement dégradée depuis un an. En effet, de plus en plus de sites sont bloqués à l'intérieur du pays et, grâce au déploiement de moyens financiers, humains et technologiques considérables, l'efficacité du filtrage des informations sur Internet ne cesse de se renforcer. Nous espérons donc que vous suivrez les recommandations développées dans la résolution du Parlement Européen votée le 6 juillet et que vous serez disposé à promouvoir la liberté d'expression sur Internet auprès des autorités chinoises », a conclu Reporters sans frontières.
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