Reporters sans frontières demande à Jacques Chirac d'intervenir auprès du vice-Premier ministre chinois en faveur de la libération de 38 cyberdissidents
Le président Jacques Chirac rencontre le 7 octobre le vice-Premier ministre chinois Chen Zhili, à l'occasion du lancement de l'année de la Chine en France. L'ouverture de cet événement culturel ne doit pas faire oublier la répression féroce à l'encontre de la cyberdissidence engagée par les autorités chinoises. La Chine emprisonne et censure plus que jamais pour museler Internet.
Le président Jacques Chirac rencontre le 7 octobre le vice-Premier ministre chinois Chen Zhili, à l'occasion du lancement de l'année de la Chine en France. L'ouverture de cet événement culturel ne doit pas faire oublier la répression féroce à l'encontre de la cyberdissidence engagée par les autorités chinoises. La Chine emprisonne et censure plus que jamais pour museler Internet.
Reporters sans frontières demande à Jacques Chirac de requérir, lors de sa rencontre Chen Zhili, la libération de 38 cyberdissidents et internautes. « Le gouvernement chinois s'est muni de moyens techniques sans équivalent dans le monde pour censurer Internet et pour traquer les dissidents politiques s'exprimant sur la toile », souligne Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. « La France doit faire entendre sa voix pour obtenir de la Chine des avancées significatives concernant la liberté d'expression. Une telle intervention de la Présidence en faveur de cyberdissidents constituerait un geste politique fort envers ce pays », ajoute-t-il.
La Chine reste de loin la plus grande prison du monde pour les internautes. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, sur les 38 cyberdissidents emprisonnés en Chine près d'un tiers sont toujours en attente de leur procès. Ainsi Huang Qi, le créateur du site www.6-4tiangwang.com, arrêté le 3 juin 2000 et torturé, n'a été jugé que trois ans plus tard. Autre exemple de la lenteur du système judiciaire chinois, le procès de Ouyang Yi vient d'être fixé au 12 octobre alors que ce dernier est en prison depuis le 4 décembre 2002. Ouyang Yi est accusé d'avoir transmis à un dissident, au moyen d'Internet, un texte demandant au gouvernement chinois de promouvoir la démocratie.
Depuis juin dernier, deux cyberdissidents, Luo Yongzhong et Li Zhi, ont été arrêtés pour avoir émis sur Internet des opinions critiques à l'égard du gouvernement. Ces arrestations contredisent les engagements du nouveau gouvernement chinois en faveur de la liberté d'expression.