Reporters sans frontières dénonce l'incapacité du gouvernement à garantir la sécurité dans la capitale

Reporters sans frontières condamne fermement l'attaque, le 6 janvier 2009 à l'aube, des locaux du groupe de radio et télévision privé Maharaja Television/Broadcasting Network (MTV/MBC), à Pannipitiya, près de Colombo. Les studios du groupe de presse ont été gravement endommagés lors d'un assaut mené par une quinzaine d'hommes lourdement armés, en raison de sa supposée couverture "non patriotique" du conflit contre les rebelles tamouls. "Cette attaque semble punir un groupe de médias considérés comme 'pas assez patriotique' alors qu'il s'agit d'une des rares sources d'information indépendante aussi populaire dans le pays. Ce drame rappelle tristement l'attaque de l'imprimerie du groupe Leader publications en novembre 2007 pour laquelle l'enquête n'a mené à aucun résultat. Les violences et intimidations contre des médias privés et des journalistes cherchant à couvrir de façon indépendante le conflit au Sri Lanka doivent cesser. Le gouvernement doit ordonner une enquête au plus vite afin que les responsables de cet acte inadmissible soient identifiés et punis. Il doit également assurer une compensation financière au groupe qui a subi d'importants préjudices", a déclaré Reporters sans frontières. Une quinzaine d'hommes armés ont pris d'assaut les locaux du groupe entre 2 heures et 3 heures du matin, lancé des grenades et incendié la régie principale, avant de prendre la fuite. Selon Susil Kindelpitiya, directeur de l'information de Sirasa TV, chaîne de télévision appartenant à MTV/MBC, plusieurs employés ont été brutalisés mais aucun d'entre eux n'a été hospitalisé. L'attaque a cependant causé d'importants dommages matériels. La chaîne se verrait reprocher de ne pas dédier une couverture médiatique suffisante aux récentes victoires gouvernementales contre les rebelles tamouls. Les médias publics avaient précédemment critiqué la chaîne pour avoir couvert une attaque suicide à Colombo, pérpétrée le 2 janvier, le jour où l'armée s'est emparée de la capitale politique des rebelles, Kilinochchi (Nord). Une bombe avait en outre été lancée en direction des locaux du groupe juste après la diffusion de cette information concernant les Tigres tamouls (LTTE). Une campagne de dénigrement contre MTV/MBC avait précédemment été lancée par les médias publics. Les accusations d'"antipatriotisme" se sont multipliées dans le pays, forçant certains journalistes à l'autocensure ou à l'exil.