Reporters sans frontières dénonce les brutalités à l'égard des journalistes lors des manifestations de l'opposition
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Reporters sans frontières condamne l'usage excessif de la force fait par la police lors des manifestations des 14 et 15 avril en Russie. “Les brutalités et les arrestations dont ont été victimes les journalistes sont inacceptables. Nous appelons les autorités russes à présenter leurs excuses auprès des médias concernés et à ouvrir une enquête pour identifier et sanctionner les responsables de ces atteintes à la liberté de la presse” a déclaré l'organisation.
Les manifestations organisées par le mouvement d'opposition “L'Autre Russie” - et interdites par le gouvernement - qui se sont tenues ce week-end à Moscou et à Saint-Pétersbourg ont donné lieu à des affrontements entre les forces de l'ordre et les opposants au pouvoir dirigé par Vladimir Poutine. Ils se sont soldés par plus de 400 arrestations. Deux des dirigeants du mouvement L'Autre Russie, Garry Kasparov et Edouard Limonov, ont été détenus pendant quelques heures à Moscou et à Saint-Pétersbourg.
Des centaines de personnes dont une dizaine de journalistes ont été molestées pendant ces marches. Plusieurs reporters allemands de la German public TV, de l'ARD et de la ZDF ont été battus et arrêtés. Le photographe d'un journal japonais a également été battu. Le correspondant de Reuters a été brutalisé. Des journalistes de médias locaux, dont Kommersant, Novaïa Gazeta et Vedomosti, ont également subi des violences. D'autres reporters ont été détenus pendant la manifestation. Tous étaient en possession d'une accréditation officielle.
La Chambre civile de Russie (Conseil économique et social) a dénoncé la “cruauté et la violence des forces de l'ordre à l'égard des journalistes dans l'exercice de leur devoir professionnel”. La commission de la Chambre a appelé le ministère de l'Intérieur à “examiner sans plus tarder la tendance dangereuse au recours à la force contre les journalistes “.
Lors des récentes marches organisées par L'Autre Russie à Saint-Pétersbourg le 3 mars et à Nijni Novgorod le 24 mars, plusieurs journalistes avaient également été interpellés. Ces manifestations interviennent dans un contexte politique tendu, à huit mois des législatives et à moins d'un an de l'élection présidentielle.
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Updated on
20.01.2016