Reporters sans frontières dénonce la campagne de diffamation dont est victime le quotidien Kommersant

Reporters sans frontières manifeste son soutien au quotidien Kommersant, victime d'une importante campagne de diffamation et de dénigrement depuis près de deux semaines. Le journal a porté plainte devant le parquet de la ville de Moscou. “Nous demandons aux autorités de mener une enquête sérieuse et rapide pour déterminer les responsables de cette campagne de diffamation. C'est une insulte au travail des journalistes et nous les soutenons pleinement dans cette affaire. Ces accusations aggravent encore les conditions dans lesquelles ils exercent leur métier. Il est pourtant indispensable que les citoyens puissent avoir accès à l'information de Kommersant, l'un des derniers médias indépendants du pays”, a déclaré Reporters sans frontières. Kommersant fait preuve d'une certaine indépendance, ce qui lui vaut régulièrement les critiques du gouvernement. Ses journalistes sont également souvent menacés. Depuis dix jours, le site Internet du journal est victime d'attaques DDoS (Distributed Denial of Service - qui consistent à multiplier à l'infini le nombre de connexions vers un site Internet pour en bloquer le serveur). Pour Georgiy Ivanov, responsable du service juridique du journal, il s'agit de l'attaque "la plus importante à l'encontre du site depuis sa création". Le 13 mars, Reporters sans frontières n'y a pu avoir accès que pendant une demi-heure. Il y a deux semaines, dans les rues de Moscou, des jeunes gens ont distribué des rouleaux de papier toilette portant le logo du journal. Sur certains rouleaux apparaissait le numéro de téléphone portable de la journaliste Youlia Taratuta, qui a reçu plusieurs appels anonymes. Des rouleaux ont même été retrouvés dans l'enceinte de la Douma, le Parlement russe, selon Kommersant.
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Updated on 20.01.2016