Reporters sans frontières condamne les déclarations du président Alvaro Uribe contre le journaliste Carlos Lozano
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Interviewé sur la station Caracol Radio le 23 février 2007, le président Alvaro Uribe a accusé Carlos Lozano, directeur de l'hebdomadaire Voz, d'accointances avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Reporters sans frontières condamne ces déclarations, susceptibles de mettre le journaliste en danger.
“Etre de sensibilité communiste fait-il de vous un allié des FARC ? Alvaro Uribe semble oublier que Carlos Lozano a autrefois été mandaté par le gouvernement comme médiateur de paix auprès de la guérilla. Ce n'est, hélas, pas la première fois que le président colombien ne contrôle plus ses nerfs face à des journalistes qui ne lui sont pas favorables. Des déclarations de ce genre sont dangereuses, car elles exposent la presse à des représailles“, a déclaré Reporters sans frontières.
Directeur de la rédaction de l'hebdomadaire communiste Voz, Carlos Lozano a fait l'objet d'accusations publiques de la part d'Alvaro Uribe, qui a l'a qualifié de “complice et porte-parole” des FARC. Face à ces accusations, Carlos Lozano a rétorqué à plusieurs reprises, au cours de la première semaine du mois de mars, qu'il tiendrait pour “responsable” le président Alvaro Uribe “si quoi que ce soit lui arrivait”. “Les déclarations du président sont calomnieuses, téméraires et elles mettent en danger ma vie et mon intégrité“, a-t-il affirmé. Le directeur de Voz a également souligné que si aujourd'hui il n'avait plus de contacts réguliers avec l'état-major des FARC, il maintenait une correspondance écrite avec la guérilla, “comme le font beaucoup de journalistes, mais que tout ceci est connu du gouvernement”.
Les déclarations d'Alvaro Uribe ont provoqué la surprise au sein des médias colombiens. Le directeur de Voz a, en effet, servi d'émissaire du gouvernement auprès de la guérilla, comme l'a rappelé l'ancien médiateur de paix Camilo Gómez. “Je ne comprends pas : si je suis un délinquant, pourquoi les collaborateurs du gouvernement viennent-ils me chercher pour effectuer les rapprochements avec les FARC ?”, s'est interrogé Carlos Lozano.
Ramiro Bejarano, ancien directeur du Département administratif de sécurité (DAS, service de renseignements militaire) a estimé devant la presse qu'“Alvaro Uribe cherche à stigmatiser tous les opposants comme des délinquants, et ainsi occulter sa propre complicité avec le paramilitarisme”. Des proches du président colombien sont actuellement sous le coup d'une procédure judiciaire en raison de leur proximité avec des paramilitaires.
Carlos Lozano avait déjà subi des menaces de mort en 2005. A la même époque, Alvaro Uribe avait répliqué brutalement aux critiques de certains journalistes contre sa politique face au conflit armé, dont Hollman Morris, de la chaîne publique Canal Uno.
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Updated on
20.01.2016