Reporters sans frontières condamne le harcèlement dont est victime le journal Permsky Obozrevatel
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Reporters sans frontières condamne la perquisition dont a été victime, le 2 août 2006, l'hebdomadaire Permsky Obozrevatel, situé dans la région de Perm.
« Il n'est pas acceptable que des membres du FSB fassent irruption de la sorte dans un journal, sans en avoir préalablement averti la direction. Nous sommes de plus très inquiets pour l'avenir du périodique qui ne peut plus, à l'heure actuelle, ni être imprimé ni être distribué. Nous constatons qu'une fois de plus un journal indépendant russe est victime de sa liberté de ton » a déclaré Reporters sans frontières.
Le 2 août 2006, un détachement spécial de l'administration régionale du Service fédéral de sécurité (FSB) a fait irruption dans le bureau du journal Permsky Obozrevate. Armés et portant des masques, ils ont fait état de leur appartenance au FSB. Ils ont informé le journal qu'ils menaient une perquisition suite à l'ouverture d'une enquête par le parquet. La justice accuse le journal, en vertu de l'article 283 du code pénal, d'avoir divulgué des secrets d'Etat.
Les inspecteurs ont confisqué quasiment tous les ordinateurs de la rédaction, des CD, des disquettes, et des carnets de notes appartenant aux journalistes. D'après la rédactrice en chef du journal, Tatiana Sokolova, les imprimeries refusent désormais de mettre le journal sous presse, et les distributeurs d'acheminer les exemplaires du journal. La rédaction possède sa propre imprimerie dans la région de Kirov, mais le 17 août 2006, un représentant de la région, Nikolaï Chakleine, s'est rendu dans ses locaux et a promis à l'imprimerie de confisquer tout le tirage si elle continuait à imprimer Permsky Obozrevatel .
Le média est également accusé, en vertu de l'article 137 du code pénal, d' « une intervention illégale dans la vie privée de six cents citoyens de la ville de Perm ». Le parquet l'accuse, selon Igor Grinberg, fondateur du journal, de posséder « des données sur la vie privée des fonctionnaires et des grands entrepreneurs de la ville de Perm ».
Selon Igor Grinberg, « ces événements reflètent la politique de répression menée par le gouverneur de la région Oleg Tchirkounov ». Les pressions exercées contre le journal ont débuté au printemps 2006, après l'élection du maire de Perm. Le journal n'avait soutenu aucun des candidats proposés, critiquant l'organisation des élections.
Permsky Obozrevatel, existe depuis 2000. En 2002, il a été racheté par Igor Grinberg, directeur de la société de sécurité Alpha. Il tire à dix mille exemplaires.
Publié le
Updated on
20.01.2016