Plusieurs journalistes, notamment Roumains, ont été victimes de violences policières. Reporters sans frontières exhorte les autorités à veiller à ce que les journalistes interpellés soient relâchés dans les plus brefs délais et à faire en sorte que les professionnels de la presse puissent travailler librement et en sécurité.
La situation se dégrade de façon inquiétante en Moldavie. Les autorités recourent à la violence et procèdent à des arrestations de plusieurs journalistes.
“ Nous appelons les autorités moldaves à faire preuve de mesure et de discernement. Il leur incombe de veiller à ce que les journalistes interpellés soient relâchés dans les plus brefs délais et de faire en sorte que les professionnels de la presse puissent travailler librement et en sécurité”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Par ailleurs, la stigmatisation de la Roumanie et des journalistes roumains est une stratégie dangereuse. Tant les autorités moldaves que les puissances étrangères doivent se garder d'attiser la violence, notamment ethnique“, a précisé l'organisation.
“Enfin, nous appelons l'OSCE à se positionner fortement. La protection des libertés publiques et des journalistes relève directement de son mandat”, a conclu Reporters sans frontières.
Plusieurs arrestations et violences à l'encontre de journalistes sont à déplorer. Le 8 avril, Oleg Brega journaliste (Jurnaltv.md) et militant de la liberté d'expression impliqué dans l'organisation des manifestations pacifiques à Chisinau, a été agressé par cinq hommes. Il filmait un reportage. Certains de ses agresseurs portaient des uniformes. Le lendemain, Oleg Brega et un collègue, Vasile Costiuc, ont été arrêtés. Ce dernier a été remis en liberté, mais Oleg Brega se trouve toujours en détention et son appartement a fait l'objet d'une perquisition ce jour. Par ailleurs, la rédactrice en chef du Jurnal de Chisinau, Rodica Mahu a été arrêtée le matin du 10 avril par quatre hommes en civil appartenant au département des missions spéciales, parce qu'elle “réunissait et évaluait des infos pour attaquer un bâtiment du gouvernement”. Elle a été relâchée en début d‘après-midi. Enfin, le cameraman, Constantin Rogodantev, (ProTV Chisinau), a été brutalisé et sa caméra endommagée dans la nuit du 9 avril, par des policiers masqués.
Les médias roumains sont particulièrement pris pour cibles. Aujourd'hui, Doru Dendiu, de la télévision publique roumaine TvR, a été arrêté alors qu'il allait présenter son sujet au journal de 13 heures roumain. Une équipe de la chaîne Realitatae a été détenue plusieurs heures dans la soirée du 9 avril. Les journalistes (Evghenia Kironaki, Mihai Valentin Buzduga et Gabriel Colac) ont été victimes d'intimidations de la part de membres du ministère de l'Intérieur qui ont menacé de les abattre et de les jeter en prison. Ils ont finalement été expulsés du pays. Enfin Peru Terguta, un journaliste de la chaîne moldave TV 7 et correspondant de la chaîne roumaine Antena 3 en Roumanie, a dû quitter le pays sous escorte de l'OSCE. Il avait reçu des menaces téléphoniques prédisant notamment son arrestation imminente.
Photo AFP