Reporters sans frontières appelle le président Ali Abdallah Saleh à faire libérer le journaliste Abdulkarim Al-Khaiwani

Reporters sans frontières dénonce la condamnation, le 5 septembre 2004, du journaliste Abdulkarim Al-Khaiwani, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Al-Shoura, à un an de prison ferme, ainsi que la suspension de sa publication pour une durée de six mois.

Reporters sans frontières dénonce la condamnation, le 5 septembre 2004, du journaliste Abdulkarim Al-Khaiwani, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Al-Shoura, à un an de prison ferme, ainsi que la suspension de sa publication pour une durée de six mois. « Reporters sans frontières s'indigne de la condamnation très dure d'un journaliste et intellectuel reconnu pour son professionnalisme et sa liberté de ton, et demande au président yéménite, Ali Abdallah Saleh, de faire libérer Abdulkarim Al-Khaiwani, a déclaré l'organisation. Nous rappelons au Président qu'il prône régulièrement le respect des droits de l'homme et nous nous étonnons d'autant plus de cette décision de justice qu'il s'est récemment déclaré opposé aux peines de prison contre des journalistes. » Abdulkarim Al-Khaiwani a été condamné le 5 septembre par une cour de Sanaa, suite à une plainte du ministère yéménite de l'Information. Il a été reconnu coupable d'avoir soutenu, à travers son journal, la rébellion du leader chiite Badr Eddin al-Hawthi contre les autorités de Sanaa et d'avoir diffamé le président Saleh. Le rédacteur en chef d'Al-Shoura, qui n'a jamais hésité à traiter de sujets sensibles au Yémen, comme la corruption, l'utilisation des revenus pétroliers ou encore le problème de la succession du chef de l'Etat, a été conduit en prison le jour même de sa condamnation. Son avocat, Jamal al-Goabi, avait pourtant annoncé au juge immédiatement après le verdict qu'il faisait appel de la décision. Le Syndicat des journalistes yéménites (SJY) a estimé que le jugement était contraire à la Constitution. « Ils n'ont pas le droit de l'arrêter. Ils n'ont aucun ordre légal du procureur général. Le verdict peut être porté par son avocat devant une cour d'appel », a déclaré Hafez Al-Bukari, secrétaire général du SJY, dans un communiqué daté du 5 septembre. Le syndicat a annoncé son intention d'organiser un rassemblement en signe de protestation. Al-Shoura a dénoncé un procès prémédité visant à le faire taire et condamné l'instrumentalisation politique de l'appareil judiciaire à cette fin. Le journal a, par ailleurs, estimé que la cour avait elle-même enfreint la loi en jugeant M. Al-Khaiwani alors que la Justice était théoriquement en vacances selon un décret ministériel.
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Updated on 20.01.2016