Reporters sans frontières appelle à soutenir la famille d'Ogoulsapar Mouradova menacée par les autorités turkmènes

Depuis la disparition de la journaliste de Radio Free Europe et collaboratrice des médias français, la pression que les autorités turkmènes font peser sur sa famille est à son comble. Reporters sans frontières redoute que les enfants d'Ogoulsapar Mouradova subissent le même sort qu'elle ou qu'ils soient déportés et demande à la communauté internationale de maintenir sa mobilisation.

lire en russe Reporters sans frontières est extrêmement alarmée par les menaces qui pèsent sur les proches d'Ogoulsapar Mouradova - décédée sous la torture dans les prisons turkmènes - et sur ses coaccusés, Annakourban Amanklytchev et Sapardourdy Khajiev. “Cette affaire ne doit pas tomber dans l'oubli, ce qui faciliterait la tâche des autorités turkmènes. Nous craignons que les enfants d'Ogoulsapar Mouradova subissent le même sort qu'elle ou qu'ils soient déportés vers un lieu dont personne, en dehors des services de police, n'aurait connaissance. Nous demandons à la communauté internationale de faire pression sur l'Etat turkmène”, a déclaré l'organisation. Selon les renseignements recueillis par Reporters sans frontières, le président Niazov lui-même aurait ordonné que les familles des trois journalistes soient déplacées vers une destination inconnue avant la mi-octobre. Les trois enfants d'Ogoulsapar Mouradova sont actuellement coupés du monde, leurs moyens de communication avec l'extérieur ayant été réduits à néant depuis que leurs lignes téléphoniques (fixes et mobiles), ainsi que celles de leurs amis, ont été coupées. Leur domicile est activement surveillé par les services de sécurité et leurs déplacements rendus quasi-impossibles. Ils ont été licenciés de leurs emplois et se trouvent sans ressources. Ogoulsapar Mouradova, Annakourban Amanklytchev et Sapardourdy Khajiev, journalistes et militants des droits de l'homme, ont été arrêtés les 16 et 18 juin 2006 puis condamnés le 25 août 2006 à 6 et 7 ans d'emprisonnement pour “détention illégale de munitions” au terme d'un procès monté de toutes pièces. Ogoulsapar Mouradova, âgée de 58 ans, est décédée à la suite des mauvais traitements infligés pendant sa détention. “Nous sommes très inquiets pour Annakourban Amanklytchev et Sapardourdy Khajiev. D'autant que le lieu et les conditions de leur détention sont inconnus à ce jour”, a souligné Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016