Reporters sans frontières écrit au ministre de l'Information et de la Culture suite au blocage du site Internet de Radio Free Europe / Radio Liberty

читать на русском Le 27 mai, l'organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières, et l'organisation kazakhe « Journalistes en danger », ont écrit à Kul-Mukhamed Mukhtar Abraruly, ministre de l'Information et de la Culture du Kazakhstan afin de demander des explications sur le blocage des versions kazakhe (http://www.azattyq.org) et anglaise (http://www.rferl.org) du site Internet de Radio Free Europe / Radio Liberty depuis plus de six semaines. « Monsieur le Ministre, Reporters sans frontières et l'organisation « Journalistes en danger » souhaitent vous faire part de leur inquiétude quant à l'accès des internautes kazakhs à certaines informations. Depuis le 11 avril 2008, le fournisseur d'accès à Internet KazTelecom, qui possède également des clients au Tadjikistan, au Kirghizistan et en Ouzbékistan, bloque les versions kazakhe (http://www.azattyq.org) et anglaise (http://www.rferl.org) du site Internet de Radio Free Europe/Radio Liberty. KazTelecom est restée muette face aux requêtes des internautes. Nous vous demandons d'agir pour que ce blocage, qui affecte les Kazakhes mais également vos voisins, ne reste pas sans explication. Cet « incident » se produit alors que les sites de RFE/RL ont du faire face à une attaque informatique en avril. Nous aimerions croire que ce blocage résulte d'un problème technique. Malheureusement, devant le silence de KazTelecom, nous craignons que les motivations soient toutes autres. L'Internet au Kazakhstan est un espace de libertés. En sept ans, la population d'internautes a été multipliée par 17. Avec plus d'un million d'internautes, votre pays arrive en bonne position dans le secteur du développement des télécommunications en Asie centrale. Cependant, nous observons qu'Internet fait l'objet d'une politique stricte, qui met à mal la liberté d'expression chaque fois que le pouvoir du Président et de son parti est mis en cause. Depuis le mois d'octobre 2007, trois sites Internet d'opposition sont bloqués pour avoir publié des articles faisant référence au "Rakhatgate", qui mettait à mal l'honnêté de certaines personnes du gouvernement. Cette situation ne fait que nous conforter dans notre crainte à voir le Kazakhstan présider une institution démocratique telle que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, en 2010. Préserver le développement de la Toile en répondant à notre requête serait un premier pas vers une politique plus transparente. Convaincu de l'intérêt que vous porterez à notre demande, je vous prie d'agréer, Monsieur le ministre, l'expression de ma haute considération. » Robert Ménard Secrétaire-Général En savoir plus - sur la situation de la liberté de la presse au Kazakhstan - sur les conditions d'exercice du métier de journaliste. Télécharger la lettre (russe)
Publié le
Updated on 20.01.2016