RDC : plusieurs journalistes arrêtés et du matériel saccagé dans une rédaction
Reporters sans frontières (RSF) se joint à Journaliste en danger (JED), organisation partenaire de RSF, pour dénoncer la méthode forte employée par la police congolaise qui a arrêté une dizaine de journalistes, saccagé et saisi du matériel à Kin Lartus, une société installée à Kinshasa qui produit un magazine d’information diffusé sur des chaînes de télévision en RDC.
Lire ci-dessous le communiqué de presse de Journaliste en danger
Journaliste en danger (JED) condamne énergiquement l’incursion d'un groupe d’éléments de la police nationale congolaise dans les installations de Kin Lartus, une société produisant un magazine d’information générale diffusé dans plusieurs chaînes des télévisions émettant à Kinshasa, suivie du saccage des matériels de travail et de l’arrestation d’au moins dix journalistes se trouvant sur place.
Selon les différents témoignages recueillis par JED, les installations du magazine télévisé Kin Lartus ont été prises d’assaut, le mercredi 25 juillet 2018 vers 13 heures, par un groupe d’agents de la police à la suite d’une plainte de la promotrice d’un autre magazine télévisé dénommé “Kilartus” qui proteste contre l’utilisation “frauduleuse” de son logo et sa dénomination.
Deux éléments de la police en tenue civile dont une femme s’étaient présentés au siège de la société de production prétextant se renseigner sur le prix de diffusion de ses activités. Alors qu’on leur donnait des explications, plusieurs autres agents armés ont envahi les installations du média. Certains équipements ont été saccagés et du matériel a été saisi. Les dix journalistes qui se trouvaient dans les locaux au moment de l’intervention ont été embarqués de force dans un véhicule à destination de l’Inspection générale de la police.
Six d’entre eux ont été remis en liberté, tard dans la soirée, grâce à l’intervention de l’avocat conseil du magazine Kin Lartus. Les quatre autres journalistes : Jean Jacques Kabeya, Ritha Musau, Doya Mayi et Fretace Mbamanku ont passé la nuit dans le cachot de la police.
Contacté par JED, Maitre Maki Makiese, l’avocat conseil du magazine Kin Lartus, a déclaré que les quatre journalistes encore en détention sont accusés par Mme Kilala, leur ancien employeur, d’utiliser “ses emblèmes et la dénomination de son magazine”.
Joint également par JED, Mme Kilala a expliqué avoir saisi la justice pour réclamer ses droits. “Ce sont des journalistes que j’ai recrutés et qui travaillaient dans mon magazine Kilartus. Nous ne nous sommes pas entendus et nous avons résilié le contrat. Au lieu d’aller créer leur magazine avec leur propre dénomination et leur propre logo, ces journalistes utilisent ma marque et mon logo. Je n’ai aucun problème particulier avec ces journalistes. Je protège tout simplement ma marque”.
Sans entrer dans le fond de cette affaire, Journaliste en danger (JED) condamne énergiquement l’incursion des éléments de la police dans les installations de ce média, le saccage et la confiscation des matériels de diffusion de ce média réduit au silence.
Pour JED, cette attaque contre un média constitue une grave atteinte à la liberté de la presse qui doit être immédiatement stoppée.