Rafle post-COP29 en Azerbaïdjan : RSF demande la libération des journalistes de Meydan TV
Six journalistes de la chaîne d'information indépendante ont été arrêtés vendredi et placés en détention provisoire dimanche 8 décembre. Reporters sans frontières (RSF) s’insurge contre ces détentions arbitraires qui s’inscrivent dans une stratégie systématique pour réduire au silence les voix critiques du régime d’Ilham Aliyev, et appelle à leur libération immédiate.
“Un mois à peine après le lustre de la COP29 pour redorer son image à l’international, le régime d'Ilham Aliyev reprend avec cynisme sa surenchère dans la répression des journalistes. La détention des six journalistes de Meydan TV prouve, une fois de plus, qu’il est prêt à réprimer sans relâche ceux qui osent informer les citoyens azerbaïdjanais. RSF demande leur libération immédiate, ainsi que celle des 13 autres journalistes arbitrairement détenus, et appelle la communauté internationale à ne pas fermer les yeux sur ces violations graves et systématiques des droits fondamentaux.
Le journaliste indépendant Ramin Deko Jabrailzade est le premier à être arrêté à l’aéroport de Bakou, à son retour de Géorgie, vers midi heure locale le 6 décembre. Le contact est perdu peu après avec cinq employés de Meydan TV, média azerbaïdjanais dont le siège se trouve en Allemagne, avant que leur arrestation ne soit confirmée par leurs proches plus tard dans la journée : Aynur Elgunesh Gambarova, Natig Javadli, Khayala Agayeva, Aytaj Tapdig Ahmadova et Aysel Umudova.
Deux jours plus tard, le 8 décembre, après des perquisitions de leurs domiciles pour certains, les six journalistes sont placés en détention provisoire pour quatre mois, pour “contrebande de devises étrangères”. Ils risquent jusqu’à huit ans de prison pour ces accusations fermement niées dans un communiqué par leur rédaction. Ce prétexte est régulièrement utilisé depuis la nouvelle vague de répression débutée en novembre 2023, qui a touché, entre autres, des journalistes de Toplum TV ou encore d’Abzas Media, dont le procès doit débuter le 17 décembre prochain.
L’avocat de la journaliste Aysel Umudova a exprimé son inquiétude quant à son état de santé.