Quinze policiers agressent un journaliste et lui ordonnent de se taire

Reporters sans frontières condamne la violente agression de Víctor Abel del Castillo Saavedra, journaliste deTV Sur Canal 9, par des membres des forces de l'ordre, le 26 mars 2005 à Cuzco (Sud-Est). « Nous dénonçons la violence et la lâcheté de cette agression, commise par des personnes dépositaires de l'autorité publique. Nous condamnons également les pressions dont la victime a fait l'objet à l'occasion de ces voies de fait. Nous demandons que l'implication directe de policiers dans cette affaire ne soit pas synonyme d'impunité ou de classement sans suite. Il appartient à l'institution policière de prendre les sanctions disciplinaires qui s'imposent », a déclaré Reporters sans frontières. Le 26 mars 2005, Víctor Abel del Castillo Saavedra était en train de discuter avec des amis sur la place Nazarenas à Cuzco lorsque cinq policiers ont ordonné au petit groupe de se disperser. Se trouvant dans un lieu public, le journaliste et ses interlocuteurs ont refusé de s'exécuter. Cinq minutes plus tard, dix autres policiers appelés en renfort ont été dépêchés sur les lieux. Ils se sont alors mis à frapper violemment le journaliste et ses amis à la vue de tout le monde. Víctor Abel del Castillo Saavedra souffre de plusieurs contusions. Même s'il n'est pas établi que cette agression ait été préméditée, ni liée à la profession de la victime, les policiers ont agressé le journaliste en le menaçant de représailles s'il « continuait à parler ». Selon l'IPYS (Instituto prensa y sociedad), organisation de défense de la liberté de la presse au Pérou, ces menaces font directement référence à une enquête du journaliste sur des pots-de-vin versés à certains de ses collègues pour vanter les travaux du maire de Cuzco, Carlos Valencia Miranda.
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Updated on 20.01.2016