Qu'est-il arrivé au journaliste "Chief" Ebrima Manneh ? : Reporters sans frontières interpelle la Cedeao
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Le 22 avril 2009, Reporters sans frontières a adressé une lettre au président de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), Dr. Mohamed Ibn Chambas, pour lui demander d'intervenir auprès des autorités gambiennes en faveur du journaliste "Chief" Ebrima Manneh. Celui-ci est porté disparu depuis son arrestation, le 7 juillet 2006. En juin 2008, la Cour de justice de la Cedao avait ordonné sa remise en liberté aux autorités gambiennes, qui nient le détenir.
"Nous vous enjoignons de renouveler votre appel aux autorités gambiennes qui se doivent de coopérer avec la Cour de justice, conformément aux articles 3 et 4 du Traité constitutif de la Cedeao. Notre organisation place ses espoirs dans votre implication personnelle pour qu'enfin le gouvernement gambien consente à lever les zones d'ombre entourant le sort de 'Chief' Ebrima Manneh", a déclaré l'organisation.
Le 6 avril 2009, la ministre gambienne de la Justice, Marie Saine Firdaus, a déclaré que "Chief" Ebrima Manneh, journaliste du quotidien privé The Daily Observer, n'avait jamais été détenu dans une prison gambienne. Pourtant, une semaine plus tard, un policier de la prison Mile Two, située à Banjul, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a déclaré à l'Agence France-Presse (AFP) avoir vu "Chief" Ebrima Manneh pour la dernière fois dans l'enceinte de la prison, en 2008, avant qu'il soit emmené, en pleine nuit, par un policier en civil. Le journaliste n'a jamais été revu depuis. Selon ce policier, il ne serait plus en vie.
Le 5 juin 2008, la Cour de justice de la Cedeao, basée à Abuja au Nigeria, a exigé des autorités gambiennes la libération de "Chief" Ebrima Manneh, ainsi que le paiement de dommages et intérêts. Le gouvernement de Yahya Jammeh n'a pas répondu favorablement à cette décision et refuse de collaborer.
"Chief" Ebrima Manneh est porté disparu depuis le 7 juillet 2006, date à laquelle il a été arrêté par la National Intelligence Agency (NIA, services de renseignements), peu après la clôture du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine qui s'était tenu à Banjul. Les raisons de son arrestation demeurent inconnues et depuis, le gouvernement gambien a toujours refusé de révéler une quelconque information sur son sort. Pourtant, plusieurs sources crédibles ont fait état de sa détention, en janvier 2007, dans un commissariat de province, puis en juillet 2007, à la prison centrale Mile Two à Banjul, avant son transfert dans un hôpital.
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Updated on
20.01.2016