Quatrième audience du procès d’Abdul Ilah Haydar Shae
Organisation :
Le 23 novembre 2010 s’est tenue la quatrième audience du procès d’Abdul Ilah Haydar Shae devant le tribunal spécial de la sécurité d’État. Le parquet a présenté le contenu de son ordinateur portable comme des preuves à charge de sa culpabilité. L’avocat du journaliste a immédiatement dénoncé une imposture : l’ordinateur en question est celui qui avait été confisqué au journaliste lors de sa première arrestation par les forces de police le 11 juillet 2010. Un autre ordinateur lui avait été saisi par les forces d’intervention lors de sa seconde arrestation du 16 août dernier. Par ailleurs, l’accusation n’a pas rappelé les fondements légaux de l’action engagée à l’encontre du journaliste lors de l’examen des arguments de l’accusation par la cour. La prochaine audience aura lieu le 28 novembre prochain.
Le journaliste refuse toujours de comparaître. Contestant la légalité de la cour, il a demandé à nouveau à ce que les ravisseurs responsables de sa disparition forcée les 11 juillet et 16 août 2010 soient cités devant la justice. D’après les informations recueillies, il semblerait que Abdul Ilah Haydar Shae soit maintenu à l’isolement dans une cellule souterraine de la prison des services secrets (http://fr.rsf.org/yemen-entre-accusations-abracadabrantes-26-10-2010,38660.html).
Par ailleurs, Reporters sans frontières a recensé un certain nombre de violations de la liberté de la presse au cours des dernières semaines.
Le 12 novembre dernier, les autorités de la province d’Aden ont confisqué 5 000 exemplaires du numéro du journal Al-Qadiya Al-Mostaqila paru la veille, sans raison ni motivation légale.
Arafat Madabash, correspondant du journal Asharq Al-Awsat et rédacteur en chef du site Al-Taghyir Net, a reçu des menaces téléphoniques, le 10 novembre 2010, de la part du Cheikh Mohamed Bin Naji Al-Shayef. Ce dernier, député, a menacé de couper la langue du journaliste et de le traîner dans la rue, suite à la publication d’un article dans Asharq Al-Awsat relatif aux tensions au sein de la confédération tribale des Bakil, dont le député fait partie. La confédération des Bakil et celle des Hached sont les deux principales confédérations tribales du pays.
Le 8 novembre, Abu Bakr Badhib, rédacteur en chef du journal d’opposition Al-Thawra, et le journaliste Fathi Abu Al-Nasr ont comparu devant le procureur du tribunal spécialisé pour juger les délits de presse, suite à une plainte déposée par le Cheikh Mohamed Ahmed Mansour, l'homme fort de la province de Ibb, suite à la publication d’un article sur les déplacés de Jaashin.
Le 7 novembre, des soldats du check-point de Nehm (province de Sanaa, nord-est de la capitale) ont confisqué les cassettes et les enregistrements réalisés par les journalistes au cours de la conférence de la confédération des Bakil organisée dans la province d’Al-Jawf. Les correspondants de News Yemen, du site d’informations Al-Masdar Online et de la chaîne satellitaire Suhayl, ont été interpellés avant d’être relâchés.
Le 25 octobre dernier, Ghamdan Abu Ali, correspondant du site d’informations Marib Press, et Fouad Al-Oussaji, ont comparu devant le tribunal de la province d’Al-Hudaydah, suite à une plainte déposée par une société de logements, suite à la publication d’un article considéré comme nuisant à la réputation de l’entreprise en question.
Le 25 octobre également, Aziz As-Saloui, correspondant d’Al-Taghyir dans la province de Taez, a été agressé et insulté par Abdelhalim Al-Ariqi, un des directeurs de la direction de la santé publique et de la population. Le journaliste était venu récolter des informations sur d’éventuelles irrégularités dans le recrutement de nouveaux fonctionnaires, suite à une plainte déposée en ce sens par des candidats malheureux.
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Updated on
20.01.2016