Quatre morts au Club de la presse de Peshawar lors d'un attentat-suicide

Reporters sans frontières condamne le lâche attentat qui a visé le Club de la presse de Peshawar (Nord-Ouest). Dans la matinée du 22 décembre 2009, un kamikaze s'est fait exploser devant le portail de cet édifice qui accueille les journalistes de la ville, causant quatre morts et 17 blessés. Interrogé par l'organisation, Manzoor Ali Shah, journaliste pour le Daily Times présent sur les lieux, a déclaré : "Je suis arrivé au Club 50 secondes avant (l'attentat), et je regardais le panneau d'information quand une énorme explosion m'a assourdi. Quand je suis revenu au portail, il y avait de la chair humaine et du sang partout." "Les menaces des groupes armés à l'encontre des médias et des clubs de la presse pakistanais étaient connues, mais il est scandaleux que ce sanctuaire de la liberté de la presse soit visé de la sorte. Nous adressons nos condoléances à la famille et aux collègues du responsable du Club de la presse, mais également du policier, Riaz Uddin (voir photo) , et de la passante, morts dans cet attentat-suicide. Nous espérons que ces mouvements politiques fondamentalistes pakistanais, qui cautionnent trop souvent les actions armées des taliban, condamneront avec la plus grande fermeté ce nouvel attentat", a affirmé Reporters sans frontières. D'après la police, le kamikaze, qui voulait entrer dans le Club de la presse, aurait déclenché ses explosifs à l'entrée du bâtiment, alors qu'un policier tentait de le fouiller. Selon l'unité de déminage de la police, le kamikaze aurait utilisé dix kilos d'explosifs pour cette attaque. L'explosion a tué trois personnes en plus du kamikaze, dont un policier et un comptable du Club de la presse. Dix-sept personnes auraient été blessées, dont un cameraman légèrement blessé. L'explosion a également détruit les fenêtres du bâtiment et endommagé le poste de sécurité et les véhicules qui se trouvaient devant. Après avoir rendu hommage à l'agent de police décédé Riaz Uddin, le président du Club de la presse de Peshawar, Shamim Shahid, a affirmé que les agences de sécurité lui avaient conseillé de faire attention à toute personne non-journaliste s'approchant du bâtiment. Le secrétaire général de la Khyber Union of Journalists a affirmé à Reporters sans frontières qu'un deuil de trois jours serait observé "pour condamner ces attaques et affirmer que des actes aussi lâches n'arrêteront pas les journalistes d'exposer la vérité". En quelques mois seulement, Peshawar est devenue une zone de guerre où les djihadistes imposent la peur en multipliant les attentats et les assassinats. Les journalistes ne sont plus épargnés, et nombre d'entre eux ont fui la ville ou ont limité leurs mouvements. Déjà, dans le passé, les taliban ont détruit des clubs de la presse ou des médias dans le nord-ouest du pays : http://www.rsf.org/spip.php?page=article&id_article=30350 Récemment, Reporters sans frontières a réalisé un reportage sur les conditions de travail des journalistes à Peshawar :
Publié le
Updated on 20.01.2016