Depuis le 15 novembre, les chaînes nationales Aaj TV et Dawn TV et les chaînes étrangères BBC et CNN sont de nouveau disponibles sur le câble au Pakistan. Par ailleurs, deux journalistes ont été arrêtés à Quetta et un autre près de Peshawar.
Reporters sans frontières prend acte du retour aujoud'hui sur les bouquets des opérateurs de câble pakistanais des chaînes nationales Aaj TV et Dawn TV et des chaînes étrangères BBC et CNN. L'organisation déplore qu'Aaj TV ait été obligée de supprimer deux de ses talk-shows pour obtenir l'autorisation d'être de nouveau disponible.
"Le chantage des autorités sur les chaînes de télévision pakistanaises interdites de diffusion depuis le 3 novembre est inacceptable. Le gouvernement demande aux responsables de ces télévisions de supprimer les émissions les plus critiques, d'écarter les journalistes les plus indépendants et de signer un code de bonne conduite. On peut se réjouir pour les téléspectateurs pakistanais, privés d'informations depuis plusieurs semaines, mais nous continuons à demander le retour sans conditions de toutes les chaînes. Enfin, nous dénonçons l'arrestation de trois journalistes à Quetta et près de Peshawar, et exigeons leur libération", a affirmé l'organisation.
Le 15 novembre 2007, le directeur de l'information d'Aaj TV a confirmé à Reporters sans frontières que les opérateurs de câble avaient l'autorisation de diffuser à nouveau la chaîne après que les talk-shows "Live With Talat" et "Bolta Pakistan" ont été retirés de la grille des programmes. La chaîne DawnNews, lancée récemment, a également pu reprendre ses programmes.
Les chaînes BBC et CNN, également censurées, sont de retour pour les millions de foyers pakistanais équipés du câble.
En revanche, ARY TV et Geo TV n'ont toujours pas été autorisées. Selon des journalistes d'ARY TV, le gouvernement impose la suppression des talk-shows présentés par Kashif Abbas et Asma Shirazi comme préalable à la reprise de la diffusion. Tout comme Geo TV, ARY TV aurait refusé de garantir au gouvernement qu'elle ne diffuserait pas de commentaires critiques du gouvernement. Les journalistes Hamid Mir et Shahid Masood de Geo TV seraient particulièrement visés par les demandes du gouvernement. Selon plusieurs sources, des membres du gouvernement font pression sur les propriétaires de chaînes pour qu'ils s'engagent à faire appliquer par leurs rédactions le code de conduite élaboré par les autorités. Certaines de ses dispositions imposent l'autocensure sur les sujets politiques.
Par ailleurs, Abdul Sattar Kakar, de la chaîne ARY TV, et Jamal Tharkai, du journal Awam, ont été arrêtés le 14 novembre par la police de Quetta alors qu'ils participaient à une manifestation contre la censure des médias. Le même jour, les forces de sécurité ont interpellé Nadem Khattak correspondant de la chaîne Aaj TV dans le district de Lakki Marwat (dans le nord-ouest du pays). Il couvrait une manifestation de l'opposition. Les forces de sécurité ont saisi sa caméra. Le journaliste avait déjà été arrêté le 3 novembre.