Teodoro Obiang Nguema dirige la république de la Guinée équatoriale d’une main de fer depuis son accession au pouvoir, il y a plus de 40 ans. Dans ce petit État pétrolier du golfe de Guinée, présenté comme le « Koweït de l’Afrique », la presse est muselée par des lois liberticides et obsolètes qui rendent toute critique du président et de sa politique quasiment impossible. Le paysage médiatique se limite presque exclusivement aux médias d’État chargés de relayer la propagande du gouvernement. Le pays ne compte aucun correspondant étranger, et le pouvoir ne reconnaît pas l'existence des médias indépendants. L’unique chaîne de télévision privée du pays,
ASONGA TV, est détenue par le fils du président, qui occupe en parallèle le poste de vice-président du pays. La chaîne est soumise à une censure stricte. Ceux qui franchissent les lignes rouges sont arrêtés ou suspendus, comme ce fut le cas, en 2020, de sept journalistes accusés d’avoir relayé les violences commises par les militaires lors du confinement décrété pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. Trois ans plus tôt, ordre avait été donné de retirer de la vente et de brûler les éditions d’un hebdomadaire gouvernemental qui rendait compte des pressions exercées sur les journalistes équato-guinéens. Les réseaux sociaux, seule alternative viable à la libre circulation de l’information, font depuis récemment l’objet d’une campagne de décrédibilisation sans répit du gouvernement.
Les journalistes qui osent critiquer le président, ses proches, les forces de sécurité, la corruption et la gestion autoritaire du pouvoir malgré le peu d’espace qui s’offre à eux pour traiter l’information en toute indépendance sont systématiquement arrêtés, suspendus ou renvoyés. Sauf événement exceptionnel comme une compétition de sport accueillie par le pays, toute demande d’accréditation de journalistes étrangers est invariablement refusée.
DISCOURS OFFICIEL : la langue de bois