Le Prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2004 récompense :
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un journaliste qui, par son activité professionnelle, ses prises de position ou son attitude, a su témoigner de son attachement à la liberté de l'information.
Le lauréat est le journaliste algérien
Hafnaoui Ghoul, correspondant en province du quotidien
El Youm et responsable du bureau régional de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). Hafnaoui Ghoul a été détenu pendant six mois pour « diffamation » parce qu'il avait dénoncé la corruption et les abus des autorités locales. Il a bénéficié, le 25 novembre 2004, d'une mise en liberté provisoire. (Algérie)
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Un média qui incarne le combat pour le droit d'informer et d'être informé.
Le Prix est attribué à l'hebdomadaire mexicain
Zeta , connu pour la qualité de ses investigations et sa ligne éditoriale courageuse. Son objectif : « Publier ce que les autres journaux ne publient pas ». Cet engagement a coûté la vie à trois collaborateurs du journal. Malgré ces coups durs, il n'est pas question pour la rédaction de se laisser intimider. La direction de Zeta décide de maintenir la même ligne. Le combat continue. (Mexique)
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Un défenseur de la liberté de la presse.
Le Prix est décerné à
Liu Xiaobo, ancien professeur de l'université de Pékin et président de l'Association chinoise des écrivains indépendants (ICPC), seule du genre en Chine. Liu Xiaobo a une idée fixe : la presse chinoise doit devenir un contre-pouvoir à l'omnipotence du Parti communiste chinois. C'est pourquoi il se bat sans relâche pour le principe universel de la liberté de la presse, demande la libération des journalistes et des dissidents emprisonnés, et publie des pamphlets sur Internet ou dans les journaux de Hong Kong et de la diaspora chinoise. Tout cela au risque de sa liberté. (Chine)
En récompensant un journaliste, un média et un défenseur de la liberté de la presse, Reporters sans frontières et la Fondation de France alertent l'opinion publique sur la diversité des atteintes au droit d'informer et d'être informé, et sur son nécessaire engagement en faveur de la liberté de la presse.
Chaque prix est doté de 2 500 euros.
Depuis sa création, le Prix Reporters sans frontières - Fondation de France a été décerné à :
Zlatko Dizdarevic (Bosnie-Herzégovine - 1992), Wang Juntao (Chine - 1993), André Sibomana (Rwanda - 1994), Christina Anyanwu (Nigeria - 1995), Isik Yurtçu (Turquie - 1996), Raúl Rivero (Cuba - 1997), Nizar Nayyouf (Syrie - 1998), San San Nweh (Birmanie - 1999), Carmen Gurruchaga (Espagne - 2000), Reza Alijani (Iran - 2001), Grigory Pasko (Russie - 2002), Ali Lmrabet (Maroc - 2003), Michèle Montas (Haiti - 2003) et au quotidien indépendant
The Daily News (Zibabwe - 2003).
Plusieurs lauréats ont depuis retrouvé la liberté, quelques semaines seulement ou quelques mois après avoir reçu le Prix. Parmi eux, le journaliste marocain Ali Lmrabet, primé le 10 décembre 2003 et libéré le 7 janvier 2004, le journaliste russe Grigory Pasko, lauréat en décembre 2002 et libéré en janvier 2003, et la journaliste birmane San San Nweh, primée en décembre 1999 et libérée en 2001.
La première catégorie du Prix Reporters sans frontières - Fondation de France est décernée par un jury international, composé de :
Ekram Shinwari (Afghanistan), Sabine Christiansen (Allemagne), Michael Rediske (Allemagne), Andrew Graham-Yooll (Argentine), Rubina Möhring (Autriche), Nayeem Islam Khan (Bangladesh), Zhanna Litvina (Belarus), Olivier Basille (Belgique), Colette Braeckman (Belgique), Maung Maung Myint (Birmanie), Sebastião Salgado (Brésil), Juliana Nieto Cano (Colombie), Miriam Leiva (Cuba), Fernando Castelló (Espagne), Maria Dolores Masana Argüelles (Espagne), Vicente Verdu (Espagne), Domenico Amha-Tsion (Erythrée), Barbara Crossette (Etats-Unis), Francis Charhon (France), Noël Copin (France), Laurent Joffrin (France), Elise Lucet (France), Pierre Veilletet (France), Sailab Mahsud (Pakistan), Ricardo Uceda (Pérou), M'Baya Tshimanga (République démocratique du Congo), Micea Toma (Roumanie), Alexey Simonov (Russie), Eva Elmsater (Suède), Georges Gordon-Lennox (Suisse), Gérald Sapey (Suisse), Sihem Bensedrine (Tunisie), Ben Ami Fihman (Venezuela).
Les trois autres journalistes nominés pour la première catégorie étaient :
- Cheng Yizhong (Chine)
Rédacteur en chef des quotidiens Xin Jing Bao et Nanfang Dushi Bao, il est la star montante de la presse chinoise. Il a été détenu au secret pendant cinq mois pour avoir osé aborder des sujets tabous comme le Sras et la mort sous la torture d'un étudiant dans un commissariat. Depuis sa libération le 27 août 2004, il est assigné à résidence et interdit d'exercer sa profession.
- Nael H. Shyoukhi (Palestine)
Responsable de Reuters TV dans le sud de la Cisjordanie, il est à la fois cameraman, preneur de son et rédacteur. Il a été blessé à sept reprises par l'armée israélienne dans le cadre de ses fonctions. Le 13 mars 98, il a failli perdre la vie. Depuis, il s'investit énormément pour que les journalistes en zones de conflit puissent exercer leur métier dans les meilleures conditions de sécurité possible.
- Maka Gbossokotto (République centrafricaine)
Directeur de publication du quotidien indépendant Le Citoyen et correspondant de Reporters sans frontières, il a passé un mois en détention sur la base d'une plainte en diffamation. Depuis sa libération le 9 août 2004, il s'est battu pour la dépénalisation des délits de presse dans son pays. Finalement, le 25 novembre 2004, le parlement centrafricain de transition a adopté une loi supprimant les peines de prison ferme pour l'ensemble des délits de presse.
Les photos libres de droit sont disponibles sur demande :
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Contacts :
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