La liberté de la presse est solide au Portugal. Les journalistes peuvent mener leurs reportages sans restrictions, mais ils font face à des défis économiques, juridiques et sécuritaires.
Paysage médiatique
Avec dix millions d'habitants, le marché portugais est dominé par cinq grands groupes de médias, privés ou publics, (Impresa, Cofina, Media Capital, Global Media et RTP) qui possèdent quatre quotidiens nationaux et quatre chaînes d'information télévisées nationales. En outre, il existe quelques projets journalistiques à but non lucratif, mais leur audience reste faible. Un quart des municipalités n'ont pas de médias d'information locale.
Contexte politique
De manière générale, le gouvernement et les partis politiques respectent le travail des médias. Les journalistes sont parfois menacés ou agressés – physiquement ou verbalement – par les membres ou les sympathisants du parti d'extrême droite Chega. Après avoir menacé les journalistes lors des élections présidentielles de 2021, le parti a contesté le traitement médiatique des travaux parlementaires.
Cadre légal
La législation portugaise n’a connu aucun changement récent, et continue de garantir légalement et constitutionnellement une solide liberté de la presse. Les médias n’échappent cependant pas aux pressions judiciaires. En 2023, les journalistes qui avaient été surveillés en 2018 dans le cadre d'une enquête sur des violations du secret judiciaire ont été reconnus coupables. Plus tôt dans l'année, le lanceur d'alerte Rui Pinto, principale source des enquêtes journalistiques “Football Leaks” et “Luanda Leaks”, a été condamné à une peine de quatre ans de prison avec sursis.
Contexte économique
L'augmentation des abonnements numériques aux journaux n'a pas suffi à compenser les pertes financières dues à l'érosion significative des ventes des versions imprimées. Les salaires des journalistes, déjà bas, n'ont pas été indexés sur l'inflation de ces dernières années. Les inquiétudes de la profession se sont encore accrues fin 2023 avec le rachat par un mystérieux fonds bahaméen de Global Media Group, propriétaire des deux quotidiens nationaux historiques et de la seule radio d'information du pays. Un tiers des effectifs ont par la suite été licenciés.
Contexte socioculturel
Dans ce pays où le travail des journalistes est généralement respecté, les médias jouissent d'un des plus hauts niveaux de confiance en Europe. Néanmoins, la méfiance gagne du terrain parmi les jeunes générations.
Sécurité
Des journalistes ont été agressés verbalement et physiquement dans le cadre de leur travail. Outre les incidents avec le parti d'extrême droite Chega, des journalistes ont été agressés lors de matchs de football.