Plusieurs journalistes de renom menacés de subir le même sort qu'un député de l'opposition assassiné
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Reporters sans frontières demande aux autorités kenyanes d'employer les moyens nécessaires pour identifier et punir, dans les plus brefs délais, les auteurs des menaces de mort ayant visé plusieurs journalistes de renom de Nairobi, au lendemain de l'assassinat d'un député de l'Orange Democratic Movement (ODM, opposition).
"Ces menaces doivent être prises au sérieux, puisque des tueurs sont déjà passés à l'acte une première fois contre un député de l'opposition. Les journalistes kenyans se sont comportés de manière extrêmement responsable depuis le début des troubles et nous ne nous résignerons pas à les voir traités ainsi. Nous exprimons notre solidarité avec les personnes menacées et leurs confrères", a déclaré l'organisation.
Au moins cinq journalistes ont reçu des menaces de mort par courrier électronique, au lendemain de l'assassinat, dans la nuit du 28 au 29 janvier 2008, du député de l'ODM Melitus Mugabe Were. Linus Kaikai, directeur de l'information de la chaîne privée KTN, Kipkoech Tanui, directeur de la publication du quotidien privé The Standard, Joseph Odindo, directeur de l'information du groupe de presse Nation Media Group, Robert Nagila, journaliste de la chaîne privée NTV, et Paul Ilado, journaliste de la station privée Kiss FM et chef du service politique du quotidien privé Nairobi Star, ont reçu un message similaire les accusant d'avoir contribué à plonger le Kenya dans la violence.
Le texte du courrier, signé par le gang des Mungiki, une secte clandestine kikuyue redoutée pour des assassinats particulièrement barbares, affirme : "Aujourd'hui nous avons envahi Woodley Estate. Vous allez voir ce qui va vous arriver." Le député Melitus Mugabe Were a été tué par balles devant Woodley Estate, son domicile de Nairobi. Les journalistes ont porté plainte auprès du commissariat central de la capitale.
Le 25 janvier, Paul Ilado avait déjà reçu plusieurs appels téléphoniques anonymes de menaces après la publication, dans le Nairobi Star, d'un article sur dix responsables d'associations contraints de vivre cachés par peur de représailles. Après avoir éteint son téléphone portable, le journaliste a continué à recevoir des messages menaçants pendant plusieurs jours, l'avertissant notamment qu'il serait "décapité" et donnant des éléments sur son domicile et son véhicule.
Publié le
Updated on
20.01.2016