Plusieurs journalistes agressés par des militaires en marge de manifestations environnementales
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Reporters sans frontières dénonce les agressions commises le 1er août 2013 par l’armée sri-lankaise à l’encontre de plusieurs journalistes venus couvrir des manifestations à Weliweriya (Ouest du pays). Les manifestants, qui réclamaient la fermeture d’une usine jugée responsable de la pollution de l’eau depuis plusieurs jours, ont été brutalement réprimés par les forces militaires du pays.
“Nous sommes profondément inquiets des violences à répétition que subissent les journalistes au Sri Lanka. Au mieux, les policiers font preuve d’une systématique passivité lors de l’enregistrement des plaintes de journalistes victimes de violence. Au pire, l’armée elle-même, munie d’armes létales, commandite et exécute ces agressions, comme c’est ici le cas. Ce constat inadmissible prouve bien qu’en dépit de la fin de la guerre civile, les violences commises par les militaires sont encore loin d'être endiguées, et que la liberté de l’information reste fortement menacée”, a déclaré Reporters sans frontières.
Plusieurs journalistes venus couvrir les manifestations et leur répression ont été menacés, empêchés de couvrir les évènements, et violentés par les militaires présents sur place. Leurs appareils photo ont également été endommagés.
Selon un communiqué de l’organisation sri-lankaise de défense de la liberté de l’information Free Media Movement, paru le 2 août 2013, l’armée aurait mené une opération de répression coordonnée contre la manifestations. Les journalistes ont été soumis à des pressions, des intimidations et des attaques de la part des militaires. A Orutota, l’armée aurait forcé un photographe du journal en langues singalaise et tamoule Ada, à descendre du toit où il était posté, avant de le violenter. A Waliweriya, où des manifestations avaient déjà cours depuis six jours, l’armée a chassé plusieurs photo-journalistes de leur point d’observation, avant de les confiner dans un bâtiment pour leur empêcher l’accès aux manifestations.
Le 10 juillet dernier, Kunala Dileep, journaliste du quotidien en langue tamoule Uthayan, a été agressé par plusieurs individus à Jaffna (Nord), tandis qu’il quittait à moto les locaux du journal pour rejoindre son domicile. Plusieurs individus à bord d’un tricar sont volontairement entrés en collision avec son véhicule, avant de s’enfuir. Blessé aux bras et aux jambes, le journaliste a été conduit à l'hôpital. Ses jours ne sont pas en danger.
Le Sri Lanka, placé au 162ème rang sur 179 au classement mondial 2013 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, est dirigé par le clan Rajapaksa, qui figure parmi la liste des “Prédateurs 2013 de la liberté de la presse”.
Photo : Ishara S.KODIKARA / AFP
Publié le
Updated on
20.01.2016