Le procès de Du Daobin pour "incitation à la subversion d'Etat" s'est ouvert le 18 mai 2004 devant la Cour intermédiaire du peuple de la ville de Xiaogan (province du Hubei, centre du pays). L'avocat de Du Daobin, Me Mo Shaoping n'ayant été prévenu par les autorités que le 14 mai, il lui a été impossible d'effectuer le voyage à temps jusqu'à Xiaogan.
Le procès de Du Daobin pour "incitation à la subversion d'Etat" s'est ouvert le 18 mai 2004 devant la Cour intermédiaire du peuple de la ville de Xiaogan (province du Hubei, centre du pays). L'avocat de Du Daobin, Me Mo Shaoping, n'ayant été prévenu par les autorités que le 14 mai, il lui a été impossible d'effectuer le voyage à temps jusqu'à Xiaogan. Un avocat commis d'office, Li Zongyi, a été imposé à Du Daobin. Celui-ci a refusé de plaider non coupable malgré les demandes du cyberdissident. Ce procès se déroule à huis clos.
Reporters sans frontières est choquée par les conditions de déroulement des audiences. L'organisation déplore que le cyberdissident n'ait pas droit à un procès juste et équitable. "Les autorités forcent Du Daobin à plaider coupable, montrant ainsi leur capacité à user de tous les stratagèmes pour faire taire les voix dissidentes", a déclaré Reporters sans frontières.
Ce n'est pas la première fois que Du Daobin est privé d'un avocat. Le 3 novembre 2003, son conseil Li Qingqiang s'était vu retirer sa licence par sa propre compagnie, l'empêchant ainsi de défendre son client. Le cyberdissident s'était alors tourné vers Me Mo Shaoping. Cette fois-ci, Du Daobin n'a pas eu le choix de son représentant.
Rappel des faits :
Du Daobin a été arrêté le 28 octobre 2003 alors qu'il rentrait chez lui. Des policiers ont saisi du matériel informatique, des lettres manuscrites, un carnet d'adresses et des livres publiés à l'étranger. Ils ont également "fortement conseillé" à sa femme, Xia Chun-rong, et à son fils de 12 ans de n'avoir aucun contact avec les journalistes étrangers. La police a aussi déclaré à Xia Chun-rong que son mari était allé "trop loin".
Agé de quarante ans, Du Daobin a publié sur Internet de nombreux essais pacifistes en faveur de la démocratie et d'une plus grande liberté d'expression en Chine. Il a activement demandé la libération de Liu Di, une étudiante emprisonnée pour avoir publié des textes appelant à la démocratie en Chine sur des forums en ligne. Liu Di a été libérée le 28 novembre 2003 après plus d'un an d'emprisonnement sans jugement.
Le 10 février 2004, le bureau du procureur de Xiaogan a indiqué à la police qu'il ne disposait pas de preuves suffisantes pour inculper Du Daobin "d'incitation à la subversion d'Etat". Son dossier est donc retourné entre les mains du Bureau de la sécurité publique.
Une semaine plus tard, après presque quatre mois de détention, l'arrestation de Du Daobin a finalement été officialisée par les autorités chinoises. Le cyberdissident est accusé par le Bureau de la sécurité publique de la province du Hubei "d'incitation à la subversion d'Etat et au renversement du système socialiste chinois", suite à une trentaine d'articles publiés sur Internet.