Pays-Bas : le siège du journal De Telegraaf cible d'un attentat à Amsterdam
Une fourgonnette a foncé dans la nuit du 25 au 26 juin 2018 dans la façade des locaux abritant la rédaction du quotidien néerlandais De Telegraaf à Amsterdam, provoquant d’importants dégâts mais sans faire de victimes. Reporters sans frontières (RSF) dénonce cet acte violent et délibéré contre un groupe de presse et demande aux autorités néerlandaises de mener une enquête approfondie pour identifier et punir les auteurs de l’attaque.
L’attaque s’est produite autour de 4 heures du matin. Le bâtiment visé était celui du plus grand quotidien du pays, De Telegraaf, un tabloïd populaire qui compte plus de 350 000 abonnés. La police, qui a immédiatement ouvert une enquête, a parlé d’acte délibéré et recherche actuellement le conducteur du van qui est parvenu à s’enfuir.
Cet attentat intervient cinq jours seulement après une première attaque menée contre les bureaux de deux autres journaux néerlandais d’Amsterdam, Panorama et Nieuwe Revu, visés par des tirs de grenades anti-char jeudi 21 juin au soir, mais à cette heure, les autorités -qui ont arrêté un suspect lié à l’attaque de jeudi-, n’ont pas établi d’éléments permettant de relier les deux attentats.
De Telegraaf et Panorama publient régulièrement des reportages importants sur le crime organisé. En 2017, deux journalistes néerlandais spécialisés dans les affaires criminelles ont obtenu une protection policière permanente pour assurer leur sécurité. L’un d’eux est justement John Van de Heuvel, journaliste pour De Telegraaf, le quotidien visé.
“Reporters sans frontières dénonce avec la plus grande fermeté des attaques qui visent à intimider des journalistes et des rédactions qui dérangent, déclare Pauline Adès-Mével, responsable du bureau UE-Balkans de RSF. L’organisation appelle les autorités néerlandaises à mener une enquête approfondie pour punir les auteurs de ces crimes et à protéger comme il se doit les journalistes qui mettent leur vie en péril par leurs enquêtes.”
Interrogé par le quotidien Volkskrant il y a deux mois sur ces menaces, Van den Heuvel avait déclaré que que les méthodes utilisées par les réseaux criminels pour faire taire leurs “ennemis” -qu’ils soient journalistes ou pas- étaient devenues beaucoup plus violentes.
Bien que situés à la troisième place du Classement mondial de la liberté de la presse de RSF en 2018, les Pays-Bas n’échappent pas à la tendance générale qui voit une détérioration de la liberté de la presse en Europe.