Pas de procédure contre un photographe américain

Selon une source locale, les charges retenues contre Brad Clift, photographe du Hartford Courant, ont été abandonnées le 10 mai 2005. Assigné à résidence dans les locaux d'une organisation non gouvernementale chrétienne soudanaise, Sudan Aid, depuis le 26 avril, Brad Clift restait pourtant libre de ses déplacements au Darfour, en attendant une éventuelle audience. Officiellement, seul un problème de visa et d'autorisation de travailler en tant que photographe au Darfour avait été évoqué. Le reporter a pu quitter Nyala et rejoindre Khartoum dans l'attente d'un vol pour Londres dans la journée. _______________________________________________ 29.04.2005- Un photographe arrêté dans la région du Darfour, Reporters sans frontières demande des explications Reporters sans frontières s'inquiète du sort de Brad Clift, photographe américain du journal Hartford Courant, détenu depuis le 26 avril 2005 au Darfour, dans l'ouest du Soudan. « Nous n'arrivons pas à comprendre les raisons de l'arrestation de ce photographe, privé de sa liberté depuis trois jours maintenant. C'est pourquoi nous demandons aux autorités soudanaises d'en préciser les motifs, de rendre publiques les charges retenues contre Brad Clift, ainsi que le lieu exact de sa détention et la date de son audition devant la justice, qui ne cesse d'être reportée », a déclaré Reporters sans frontières. « Il faut que les autorités compétentes lèvent le flou dans cette affaire. Un journaliste ne peut pas être arrêté simplement pour avoir photographié le drame humain que vit le Darfour », a ajouté l'organisation. L'ambassade des Etats-Unis à Khartoum a déclaré que l'audience prévue le 28 avril pour « la lecture de l'acte de l'accusation » avait été annulée, le juge ne s'y étant pas rendu. Le 26 avril, jour de l'arrestation, une autre audience avait également été reportée pour les mêmes raisons. Selon des informations fournies par l'ambassade et confirmées par le Département d'Etat américain, le journaliste aurait été placé sous « assignation à domicile » dans les locaux d'une association chrétienne soudanaise, Sudan Aid. Brad Clift a confirmé au consulat américain qu'il était entré au Soudan avec un visa touristique et qu'il n'avait pas d'accréditation officielle pour travailler et voyager au Darfour en tant que photographe, comme le requièrent les procédures soudanaises. Par ailleurs des officiels du consulat ont assuré que le photographe se portait bien, après être entrés en contact avec lui. John Scanlan, le directeur du service photo du Courant Hartford, a déclaré qu'il avait contacté le Département d'Etat américain qui lui avait assuré tout mettre en oeuvre pour qu'un avocat assiste le photographe lors de l'audience. La rédaction est toujours sans nouvelles. Depuis son arrestation, des informations contradictoires circulent sur le lieu d'assignation du photographe. De son côté, l'agence de presse britannique Reuters a déclaré que Brad Clift était retenu dans les bureaux de l'agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), près de Nyala (sud du Darfour). Brad Clift s'était rendu au Soudan le 21 avril en tant que photographe indépendant et voyageait avec la Hartford Catholic Worker, une organisation qui distribue de la nourriture aux alentours du camp de Nyala. Il a été appréhendé alors qu'il prenait des photos des camps de réfugiés.
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Updated on 20.01.2016