Consécutivement, les autorités ont décidé, le 22 février 2006, de reporter les procès des journalistes Zhao Yan et Ching Cheong à un mois minimum. Cette décision est le résultat d'un manque de preuves matérielles évident contre les journalistes. Reporters sans frontières demande leur libération immédiate.
Le 22 février 2006, les autorités ont consenti à retarder d'un mois le procès du collaborateur du
New York Times,
Zhao Yan, suite à une demande de Mo Shaoping, son avocat. Le même jour, le dossier de
Ching Cheong, journaliste pour
The Straits Times incarcéré depuis avril 2005, a été renvoyé devant le Département de la sécurité d'Etat pour bénéficier d'une enquête plus approfondie.
« Dans les affaires de Zhao Yan et Ching Cheong, les autorités, et plus particulièrement le Département de la sécurité d'Etat, semblent avoir le plus grand mal à démontrer la culpabilité des prévenus. Le manque criant de preuves doit conduire la justice chinoise à les libérer dans les meilleurs délais », a affirmé Reporters sans frontières qui appelle la communauté internationale à se mobiliser en faveur de ces deux journalistes.
Le 22 février 2006, les autorités ont répondu favorablement à la demande de l'avocat de Zhao Yan, Mo Shaoping, de reporter le procès de son client d'un mois afin que le dossier soit réexaminé. « Nous avons exigé de la cour l'appel à comparution de plusieurs témoins, ainsi que la révision des conclusions du rapport d'enquête», a déclaré l'avocat qui pense que le procès du journaliste débutera avant le 20 mars 2006, bien qu'aucune date n'ait été confirmée pour le moment.
Zhao Yan, qui est placé en état d'arrestation depuis le 20 octobre 2004 pour « divulgation de secrets d'Etat » et « fraude ». Il est faussement accusé d'avoir révélé à sa rédaction la retraite politique de Jiang Zemin avant son annonce officielle. Zhao Yan a reçu le prix Reporters sans frontières en 2005.
Le même jour, le procureur en charge du dossier du journaliste hongkongais, Ching Cheong, a décidé de renvoyer son dossier devant le Département de la sécurité d'Etat pour que celui-ci fournisse des preuves supplémentaires. Cette mesure devrait repousser le démarrage du procès du journaliste d'un mois au minimum.
« Le fait que le dossier soit renvoyé devant le Bureau de la sécurité d'Etat plutôt que transféré directement devant la Cour est bon signe, estime Paul Lai, porte-parole du groupe d'amis et de collègues du journaliste. Toutefois, cette mesure ne signifie absolument pas que son dossier ne sera pas transmis devant la Cour.»
Pour le moment, le journaliste a refusé de signer le rapport d'enquête préparé par le Département de la sécurité d'Etat, et sa détention sans procès constitue une violation de la loi chinoise sur les délais de procédure.
Interpellé le 22 avril 2005 et mis en état d'arrestation le 5 août, il est accusé d'espionnage au profit de Taïwan. Il risque la prison à vie pour avoir « mis en danger la sécurité nationale ».
Reporters sans frontières soutient les initiatives des députés de Hong Kong, notamment Allen Lee, de porter le cas de Ching Cheong devant l'Assemblée populaire qui doit se tenir en mars prochain à Pékin. L'organisation a, par ailleurs, lancé en partenariat avec la Hong Kong Journalists Association (HKJA)
une pétition en faveur de la libération du journaliste. Plus de dix mille personne ont déjà signé cet appel.