Ouverture du procès des assassins présumés de Grégoire de Bourgues : Reporters sans frontières appelle la justice à dissiper les zones d'ombre

« De nombreuses zones d'ombre persistent et nous espérons que ce procès sera l'occasion de faire toute la lumière sur cette tragédie. Nous attendons de la police qu'elle poursuive ses recherches pour localiser et arrêter le troisième homme impliqué dans cette affaire. Les parents de Grégoire de Bourgues sont en droit de savoir pourquoi leur fils de 24 ans a été tué »

читать на руссском Le 31 janvier 2007, le procès des assassins présumés de Grégoire de Bourgues, jeune journaliste français retrouvé mort le 2 août 2006 dans son appartement à Almaty, s'est ouvert dans la capitale. Salavat Bolgonbaev et Almaz Oralbaev, arrêtés fin août 2006, ont été inculpés pour ce crime et un troisième homme est toujours recherché par la police. La thèse défendue par les enquêteurs est celle d'un vol qui a mal tourné, au cours duquel Grégoire de Bourgues aurait trouvé la mort. L'organisation partenaire de Reporters sans frontières, "Journalistes en danger", a assisté à cette première audience en tant qu'observateur, ainsi qu'un représentant de l'ambassade de France. « De nombreuses zones d'ombre persistent et nous espérons que ce procès sera l'occasion de faire toute la lumière sur cette tragédie. Nous attendons également de la police qu'elle poursuive activement ses recherches pour localiser et arrêter le troisième homme impliqué dans cette affaire. Nous souhaitons également que le mobile des meurtriers soit exposé dans le détail. Les parents de Grégoire de Bourgues sont en droit de savoir pourquoi leur fils de 24 ans a été tué », a déclaré Reporters sans frontières. Le tribunal, présidé par la juge Natalia Orlova, a introduit les parties en présence et notamment les deux accusés. Un témoin, vitcime d'un cambriolage réalisé par Salavat Bolgonbaev, l'a décrit comme un homme capable d'aller prendre une douche et de se préparer à déjeuner à côté d'une des ses victimes ligotée sur un lit. L'un de ses précédents avocats (il en a récusé plusieurs) l'a, pour sa part, qualifié de “provocant” et “agressif”. Salavat Bolgonbaev, ayant exprimé sa volonté de changer à nouveau de défenseur, l'examen de l'affaire a été repoussé au vendredi 2 février. Grégoire de Bourgues, 24 ans, a été tué au Kazakhstan le 2 août 2006. Il se trouvait dans le pays depuis trois mois dans le cadre d'un publireportage commandé par les autorités kazakhes et réalisé par la société SML Strategic Media. Trois personnes ont pénétré dans l'appartement qu'il occupait et l'ont tué avant d'emporter entre 4 000 et 5 000 euros ainsi qu'un téléphone et un ordinateur portables. Reporters sans frontières s'est rendue au Kazakhstan, du 20 au 24 septembre 2006, pour enquêter sur cette affaire. A cette occasion, le vice-ministre de l'Intérieur s'est engagé à autoriser les avocats et les membres de la famille ou leurs représentants à accéder aux pièces du dossier et à prendre part à un éventuel procès. La famille du journaliste a déposé plainte, en France, le 8 septembre dernier. Le 20 novembre 2006, l'organisation de défense de la liberté de la presse s'est constituée partie civile dans l'instruction dont le juge Olivier Deparis a été chargé, et a engagé le magistrat à se rendre au Kazakhstan au plus vite.
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Updated on 20.01.2016