Ordre de fermeture nul et non avenu contre une radio privée persécutée dans la province de Santa Fe
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Depuis son ouverture en juillet 2010, Radio Total 97.7 FM et son propriétaire, Victor Orellana, ont été victimes d'intimidations systématiques de la part des autorités locales de Roldán, dans la province de Santa Fe. Alors que la régularisation administrative du média est en cours au niveau fédéral, le juge local Roberto Bufarini a émis, le 23 mars 2011, un ordre de fermeture et de confiscation de ses équipements. Depuis, harcèlement, menaces et pressions sur les annonceurs attribués au maire de Roldán, José Pedretti, se poursuivent contre Radio Total. Son propriétaire craint désormais des attaques physiques contre sa personne
“Il s'agit clairement d'une nouvelle intimidation envers le seul média qui ose critiquer la gestion du maire et diffuser les cas de corruption dans son gouvernement”, a déclaré Victor Orellana à Reporters sans frontières. Le caractère politique de l’affaire est confirmé par José Pedretti en personne. “A peine la radio installée, elle m’a critiqué sur tout”, a-t-il affirmé auprès du Forum de journalisme argentin (FOPEA).
Radio Total figure au registre de la nouvelle Autorité fédérale des services de communication audiovisuelle (AFSCA), en charge de l’application de la nouvelle loi SCA que Reporters sans frontières soutient. L’autorité administrative est, en l’occurrence, seule habilitée à se prononcer sur le droit d’émettre de la radio.
Pour Reporters sans frontières, “l’ordre de fermeture du juge Bufarini est donc nul et non avenu. Il n’est qu’un acte de censure, une décision politique grossièrement maquillée en mesure judiciaire. Au nom de la liberté d’expression, les autorités de Roldán doivent cesser leurs attaques contre Radio Total. Pourquoi José Pedretti n’a-t-il jamais répondu à l’invitation de Victor Orellana à venir s’exprimer à l’antenne ?”
L’organisation attend, par ailleurs, de connaître les suites judiciaires du saccage et des vols commis, au début de ce mois, dans les locaux du Servicio de Radio y Televisión (SRT) de Córdoba (Centre). Issu de l’université nationale de Córdoba, le groupe audiovisuel compte deux radios et une chaîne de télévision, Canal 10. Le 10 avril dernier, des inconnus ont dérobé des équipements de transmission, laissant sur les murs des slogans hostiles au directeur de rédaction, Jorge Navarro, et à sa famille. Le montant du vol se chiffre à 350 000 pesos (50 000 euros), selon le vice-président de SRT, Miguel Rojo, contacté par Reporters sans frontières. Le média continue néanmoins à émettre, parfois grâce au matériel personnel de ses employés. L’organisation demande aux autorités locales d’enquêter, identifier et punir les responsables de cet attentat.
Publié le
Updated on
20.01.2016