Nigéria : les journalistes doivent pouvoir couvrir les élections sans crainte

Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités du Nigéria de garantir une couverture médiatique du processus électoral en cours sans restriction et sans crainte de représailles.

Les médias n’échappent pas aux violences qui ont émaillé ces derniers mois la campagne des prochaines élections présidentielles du 25 février et celles des gouverneurs le 11 mars 2023.

À l’instar de nombreux citoyens, qui ont été blessés ou ont vu leurs biens saccagés, les médias sont également la cible de nombreux incidents. Les derniers en date : des assaillants armés ont attaqué les installations de la chaîne Atlantic TV et la radio Wish FM 99.5 à Port Harcourt dans l'État de Rivers au sud du pays avec des explosifs, occasionnant des dégâts matériels.

Les autorités du Nigéria doivent protéger les professionnels des médias et leur permettre une couverture sans restriction des élections. Leur travail d'information est crucial pour la bonne tenue de cet exercice démocratique. Il est également capital de ne pas couper l’accès à Internet avant, pendant et après les scrutins pour ne pas restreindre l’accès à l’information des citoyens. Enfin, à l’issue de ce processus, les nouveaux élus devront faire de la liberté de la presse une véritable priorité et mettre fin aux violences contre la presse qui n’ont cessé d’augmenter ces dix dernières années.

Sadibou Marong
Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF

Les deux mandats du président Muhammadu Buhari commencés en 2015 et sur le point de s’achever ont été marqués par de nombreuses exactions contre des journalistes, dont des assassinats, comme celui du correspondant du site d’information RegentAfrica Times, Alex Ogbu, des agressions physiques lors des manifestations du grand mouvement de protestation contre la violence policière en 2020 ou des arrestations et détentions arbitraires.

À ce jour, les crimes commis contre les journalistes restent toujours impunis. Le pouvoir sortant a également à son actif la suspension de Twitter, celle de plusieurs chaînes, dont Independent Television (AIT), Arise et Channels TV, et l’annonce controversée de la fermeture de 53 radios au prétexte du non-paiement de leur licence d’opération.

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