Nicaise Kibel Bel Oka placé en liberté provisoire
Organisation :
Le 10 juillet, le tribunal de grande instance de Butembo (est du pays) a accédé à la demande de mise en liberté provisoire du directeur du journal Les Coulisses, Nicaise Kibel Bel Oka, contre le paiement d'une caution de 161 euros.
Le tribunal a également accepté l'appel du journaliste dont la première audience a été fixée au 6 août.
Deux autres journalistes, Lucien-Claude Ngongo et Albert Kassa Khamy Mouya, sont eux toujours emprisonnés en République démocratique du Congo
---------------------------------------
21 juin 2004
Le directeur du journal Les Coulisses condamné à six mois de prison
Le 19 juin 2004, le tribunal de paix de Béni, dans le Nord-Kivu (est du pays), a confirmé la condamnation de Nicaise Kibel Bel Oka, directeur de publication du journal Les Coulisses à six mois de prison et 5 500 euros de dommages et intérêts pour diffamation et escroquerie. A la lecture de la sentence, le journaliste était déjà sous les verrous, ayant été interpellé quelques heures plus tôt par des agents du renseignement militaire mandatés par le procureur, Tupa Kamango.
"Cette décision, rendue à la suite d'une procédure mouvementée, constitue une atteinte à la liberté de la presse. Nous rappelons qu'un rapport de la Commission des droits de l'homme des Nations unies en date du 18 janvier 2000 a énoncé clairement que l'emprisonnement pour des "écrits diffamatoires" constitue une violation caractérisée des droits de l'homme. Avec ce nouvel emprisonnemnt d'un homme de presse, les autorités de la République démocratique du Congo confirment le durcissement de leur position vis-à-vis du droit à l'information", a déclaré Reporters sans frontières.
"De nombreux indices tendent à nous faire penser que ce procès ne s'est pas déroulé de façon équitable. Les droits de la défense ont été bafoués et l'impartialité du tribunal peut être mise en doute", a ajouté l'organisation.
Le journaliste était poursuivi pour diffamation par un homme d'affaires important de la région, Jacques Kyangu qui lui reprochait la rédaction d'un article intitulé "On fraude dans l'espace RCD/K-ML, douaniers, militaires, commerçants…pillent le Congo", paru dans l'édition des Coulisses du 28 novembre. Kibel Bel Oka y accusait Jacques Kyangu de fraude douanière en ayant fait disparaître, entre deux postes frontaliers, un camion de marchandises importées de l'Ouganda, et pour avoir menti au Trésor public sur la quantité d'une importation de produits pétroliers.
Il était également soupçonné d'avoir tenté d'escroquer le même homme d'affaires en exigeant de lui la somme de 1 600 euros comme contrepartie à la publication d'un droit de réponse dans Les Coulisses.
En appel, la défense du journaliste a dénoncé un procès inéquitable, mettant en avant le fait que toutes les éléments démontrant l'existence de la fraude dénoncée dans l'article des Coulisses n'ont pas été considérés par le juge et pointant du doigt les liens entre l'avocat du plaignant et le procureur. En effet, l'avocat de Jacques Kyangu était le témoin du mariage du procureur et travaille dans le cabinet judiciaire de l'épouse du magistrat.
Publié le
Updated on
20.01.2016