Mobilisation des journalistes contre les assassinats en série
Organisation :
Le 9 décembre 2004, à la veille de la Journée internationale des droits de l'homme, la presse philippine s'est unie pour protester contre les treize assassinats de journalistes perpétrés cette année dans l'archipel.
A l'appel de l'Union nationale des journalistes des Philippines (NUJP) et de la Publishers Association of the Philippines Inc., plusieurs actions symboliques ont été organisées. A 15h, dans tout le pays, les journalistes sont sortis de leurs bureaux pendant 15 minutes pour saluer la mémoire de leurs confrères disparus. Au même moment, les radios participant à l'opération ont observé deux minutes de silence. Enfin, un éditorial commun a été diffusé pendant toute la journée dans les journaux, sur les ondes et les écrans de télévision.
" La presse philippine se souviendra de 2004 comme d'une année d'infamie. (…) A chaque meurtre d'un journaliste, d'un juge, d'un écologiste, d'un dénonciateur de la corruption ou d'un militant des droits de l'homme, c'est la démocratie qui meurt toujours un petit peu plus ", ont déclaré, dans un communiqué commun, près de 300 journalistes et groupes de presse philippins. " Depuis 1986, aucun assassinat de journaliste n'a été suivi d'une condamnation ", ont également regretté les signataires.
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03.12.2004
Un deuxième journaliste tué en une semaine
Le reporter Stephen Omais a été retrouvé mort le 27 novembre 2004, dans les environs de la ville de Tabuk, dans la province de Kalinga (Nord). Il est le treizième journaliste tué aux Philippines en 2004 et le deuxième en une semaine.
Reporters sans frontières reste très préoccupée par ces assassinats en série. " Le gouvernement doit impérativement mettre en place de nouvelles politiques pour faire cesser cette vague de violences contre la presse. Les autorités doivent également tenir informées les organisations nationales et internationales de défense des journalistes des avancées des enquêtes ", a déclaré l'organisation.
Stephen Omais, reporter au bimensuel provincial Guru Press et à la radio publique locale DZRK, aurait été tué le 26 novembre 2004. La victime, qui portait plusieurs blessures à la tête, causées apparemment par des pierres retrouvées près du corps, a été découverte le lendemain. Sa famille a identifiée le journaliste quelques jours plus tard.
Une collègue de Stephen Omais à Guru Press, Estefania Kollin, a déclaré l'avoir vu pour la dernière fois, deux semaines auparavant. Le journaliste enquêtait alors sur un projet de travaux publics mené par le gouvernement. Suite à cette enquête, des membres de la rédaction avaient reçu des menaces de mort.
Le gouverneur et le directeur de la police de la province de Kalinga ont promis une récompense de 20 000 pesos (environ 270 euros) à quiconque pourrait identifier ou dénoncer l'assassin de Stephen Omais.
Pour les besoins de l'enquête, la police interroge un ami de la victime et un conducteur de cyclo-pousse. Selon Edgar Aglipay, le directeur général de la police nationale, un suspect a été arrêté le 3 décembre. Il s'agit de Joey Patalig, 32 ans, professeur à la Tabuk Central School. Sa culpabilité n'a pas été prouvée.
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20.01.2016