“Nous présentons nos condoléances aux proches d'Anastassia Babourova et de Stanislav Markelov. Leur décès est une tragédie, résultat de l'emprise persistante de la violence sur la société mais aussi du règne de l'impunité dans la majorité des affaires de journalistes et militants des droits de l'homme assassinés”, a déclaré Reporters sans frontières.
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Le 19 janvier 2009, Me
Stanislav Markelov, avocat spécialiste des crimes commis en Tchétchénie, et une journaliste du bihebdomadaire
Novaïa Gazeta qui l'accompagnait,
Anastassia Babourova, ont été tués par balles en plein centre de Moscou à l'issue d'une conférence de presse donnée par l'avocat.
“Nous présentons nos condoléances aux proches d'Anastassia Babourova et de Stanislav Markelov. Leur décès est une tragédie, résultat de l'emprise persistante de la violence sur la société mais aussi du règne de l'impunité dans la majorité des affaires de journalistes et militants des droits de l'homme assassinés”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Nous saluons le courage de Me Markelov, qui avait défendu de nombreux journalistes dont Anna Politkovskaïa, assassinée en octobre 2006, et Mikhaïl Beketov, sauvagement agressé en novembre dernier. La Russie perd un avocat tenace qui s'efforçait de défendre les intérêts des victimes d'exactions dans le Caucase russe”.
“Nos pensées vont à la famille et aux collègues d'Anastassia Babourova, qui avait fait le choix de devenir journaliste et de traiter de sujets délicats, notamment l'ultranationalisme. C'était une jeune femme courageuse, ce que démontre pleinement le fait qu'elle ait été mortellement blessée en tentant de retenir le tireur”, a poursuivi l'organisation.
“Les autorités doivent rechercher, identifier et juger les responsables de ce double crime. Ce n'est qu'en rompant le cycle de l'impunité qu'un terme pourra être mis aux assassinats d'opposants, de journalistes, d'avocats et de défenseurs des droits de l'homme en Russie”, a conclu Reporters sans frontières.
Le 19 janvier 2009, Stanislav Markelov a organisé une conférence de presse à Moscou, lors de laquelle il avait dénoncé la libération anticipée de Iouri Boudanov, un ex-colonel russe condamné en 2003 à dix ans de prison pour le meurtre d'une Tchétchène de 18 ans, Elza Koungaïeva. Me Markelov représentait la famille de la jeune femme. Vers quatorze heures, alors qu'il quittait la conférence de presse accompagné par Anastassia Babourova, il a été abattu par un homme dont le visage était dissimulé par un masque et une chapka. La jeune femme a été blessée à la tête alors qu'elle essayait d'empêcher la fuite du meurtrier. Anastassia Babourova a succombé quelques heures plus tard à ses blessures, sans avoir repris connaissance.
Stanislav Markelov avait récemment reçu des menaces de mort. Le procureur général Iouri Tchaïka a annoncé avoir pris le contrôle de l'enquête.
Le procès de quatre suspects impliqués dans l'assassinat de la journaliste de Novaïa Gazeta, Anna Politkovskaïa, qui avait dénoncé sans relâche les crimes commis en Tchétchénie, a repris le même jour à Moscou. Ni le ou les commanditaires, ni le tireur présumé ne figurent parmi les accusés.
Des cérémonies en mémoire de Stanislav Markelov et d' Anastassia Babourova sont organisées à Moscou, Saint Pétersbourg, et en Tchétchénie.