Menaces de mort et exil forcé pour une correspondante de The New Herald
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Reporters sans frontières a accueilli avec tristesse et révolte le sort fait à Olga Cecilia Vega, correspondante du quotidien américain The New Herald, obligée de quitter la région de Florencia (Sud), où elle travaillait. La journaliste était la cible de menaces à répétition depuis qu'elle avait réalisé un entretien avec l'un des chefs des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en octobre 2005.
« La situation d'Olga Cecilia Vega pourrait illustrer à elle seule le processus d'extinction de la presse colombienne dans les zones de conflit. Les journalistes ont désormais le choix entre la fuite et la mort. Olga Cecilia Vega a déjà été contrainte à l'exil. Elle est la deuxième journaliste à devoir quitter sa région depuis le début de l'année 2006. Huit de ses collègues ont connu semblable situation en 2005. Quand s'arrêtera l'hémorragie ? Nous demandons aux autorités colombiennes de faire toute la lumière sur cette affaire qui pourrait impliquer des fonctionnaires de l'Etat », a déclaré Reporters sans frontières.
Correspondante de The New Herald à Florencia, en pleine zone de guerre, Olga Cecilia Vega avait interviewé au mois d'octobre Raúl Reyes, considéré comme le numéro deux des Farc. Le 28 janvier, deux inconnus se sont présentés à l'hôtel où résidait la journaliste et ont averti le gérant : « Dis à cette guérillera qu'elle a quarante-huit heures pour quitter Florencia », d'après la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP). Dans les jours qui ont précédé et suivi, Olga Cecilia Vega a reçu des coups de fil anonymes lui intimant l'ordre de partir sous peine de dynamitage de son hôtel.
La journaliste a attribué ces menaces à des agents de la sécurité d'Etat qui l'auraient prise en filature après l'interview de Raúl Reyes et auraient répandu le bruit qu'elle était la maîtresse de celui-ci. Juste avant de quitter Florencia, le 1er février 2006, Olga Cecilia Vega a reçu à son bureau la visite de deux hommes qui lui ont confirmé l'avoir filée et avoir pris des renseignements sur elle.
En 2002, la journaliste, qui travaillait alors pour RCN Radio, avait été victime de deux attentats et de menaces des paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (AUC), alors qu'elle couvrait un processus de paix avec les FARC dans la même région. Elle avait dû quitter la Colombie pendant plusieurs mois. En mars 2005, deux hommes armés qui avaient enregistré sur bande vidéo tous les faits et gestes de la journaliste entre janvier et mars 2004 avaient été arrêtés. Ils avaient été relâchés peu après.
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Updated on
20.01.2016