Menaces de mort contre une journaliste bélarusse exilée en Pologne

Reporters sans frontières (RSF) exprime sa vive inquiétude quant aux menaces de mort reçues par la célèbre journaliste bélarusse Natallia Radzina, exilée en Pologne. L’organisation appelle les autorités à prendre les mesures nécessaires pour assurer sa protection.

L’e-mail reçu par la journaliste bélarusse Natallia Radzina le 22 juillet est éloquent : “Radzina, espèce de p..., on est sur tes talons, commence à te faire dessus, racaille nazie! Il ne te reste plus que quelques jours, charogne de la cinquième colonne! On est déjà là. Retourne-toi plus souvent.”


Cela faisait environ un an que la rédactrice en chef de Charter97, exilée en Pologne, n’avait plus reçu de menaces. Son site d’information, très critique à l’égard du régime autoritaire d’Alexandre Loukachenko, est une des ressources de référence au Bélarus, où il est bloqué depuis le mois de janvier. Charter97 reste malgré tout accessible à travers un site miroir.


“Pour moi c’est évident, ces menaces proviennent du Bélarus, déclare Natallia Radzina à RSF. Apparemment les autorités s’attendaient à ce que nous arrêtions de travailler après le blocage de Charter97. Mais on ne s’est pas arrêté un seul jour. Alors maintenant ils menacent d’en finir autrement… Mais nous allons poursuivre notre travail comme nous l’avons toujours fait.”


“Ces menaces de mort contre une journaliste en exil dans un pays de l’UE doivent être prises très au sérieux, déclare Pauline Adès-Mével, responsable du bureau UE/Balkans de RSF. Nous demandons aux autorités polonaises de les condamner publiquement, d’identifier les auteurs et de faire le nécessaire pour protéger Natallia Radzina et sa rédaction.”


Natallia Radzina a trouvé refuge en Pologne en mars 2011. Elle avait été arrêtée en décembre 2010 et détenue pendant plus d’un mois par le KGB bélarusse. Le fondateur de Charter97, Oleg Bebenine, avait été retrouvé pendu près de Minsk en septembre 2010.


La Pologne et le Bélarus occupent respectivement les 58e et 155e places sur 180 au Classement mondial 2018 de la liberté de la presse, publié par RSF.

Publié le
Updated on 26.07.2018