Mario Enrique Mayo Hernández - « Prisons cubaines : la mort, seul soulagement » ?

Reporters sans frontières est extrêmement inquiète de l'état de santé de Mario Enrique Mayo Hernández (photo), journaliste emprisonné depuis mars 2003 et condamné à 20 ans de prison. Selon sa femme et sa mère, il a tenté de se suicider à deux reprises et se dit déterminé à en finir de cette manière. L'état de santé d'Alfredo Manuel Pulido López et d'Oscar Mario González, respectivement emprisonnés depuis mars 2003 et juillet 2005, est également très préoccupant.

Reporters sans frontières est extrêmement inquiète de l'état de santé de Mario Enrique Mayo Hernández, journaliste emprisonné depuis mars 2003 et condamné à 20 ans de prison. Selon sa femme et sa mère, il a tenté de se suicider à deux reprises et se dit déterminé à en finir de cette manière. « Mario Enrique Mayo Hernández est à bout, physiquement et moralement. Sa famille aussi. Raúl Rivero avait déjà exprimé tout le désespoir des prisonniers politiques cubains au moment de la grève de la faim de Victor Rolando Arroyo Carmona : ≤ Prisons cubaines : la mort, seul soulagement ≤, avait-il alors écrit. Nous demandons aux autorités cubaines la libération immédiate de Mario Enrique Mayo Hernández, ainsi que celle des 22 autres journalistes emprisonnés », a déclaré Reporters sans frontières. Le 12 octobre 2005, Maidelin Guerra, épouse de Mario Enrique Mayo Hernández, ainsi que la mère du journaliste, ont pu lui rendre visite pendant près de trente minutes, après plusieurs heures d'attente et d'incertitude. Maidelin Guerra a raconté à Reporters sans frontières que son époux, très affaibli physiquement et psychologiquement, est déterminé à se suicider : « Il s'est écrit en grand sur le corps ≤Innocent. Liberté≤ avec une lame de rasoir, ou un clou, ce qu'il a trouvé. Sur le ventre, sur les bras, sur le visage. Il nous a dit qu'il continuerait à l'écrire jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de place, et qu'après, il se suiciderait. Il n'a pas arrêté de nous répéter : ≤Je ne devrais pas être ici. Je n'ai rien fait.≤ Il ne le supporte plus. » L'épouse du journaliste a ajouté que les responsables de la prison « préparaient le terrain », en rejetant d'ores et déjà toute responsabilité dans le cas où Mario Enrique Mayo Hernández mourrait en prison. Elle a précisé qu'il devait être sous traitement mais qu'elle n'avait aucun moyen de le vérifier. Mario Enrique Mayo Hernández avait déjà tenté, à deux reprises, de s'étrangler avec ses draps ou du fil. L'épouse de Mario Enrique Mayo Hernández a également rapporté à Reporters sans frontières qu'Alfredo Manuel Pulido López, également emprisonné à Kilo 7, est alité en permanence. Il est dépressif et souffre de très fortes migraines pour lesquelles il doit passer des examens. Il avait été arrêté lors du printemps noir en 2003 et condamné à 14 ans de détention. Oscar Mario González, arrêté le 22 juillet 2005 et en attente d'un procès au cours duquel il risque plus de 20 ans de prison, a été hospitalisé le 11 octobre 2005. Mirta Wong, son épouse, a expliqué que lors des dernières visites, il perdait la mémoire et avait du mal à formuler ses phrases.
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Updated on 20.01.2016