Manifestations de l'opposition à Khartoum : au moins trois journalistes brièvement arrêtés, un cameraman d'Al-Jazira brutalisé
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Reporters sans frontières dénonce la brutalité de la police soudanaise, qui a dispersé par la violence une manifestation populaire dans le centre de Khartoum, le 30 août 2006 à la mi-journée, arrêtant arbitrairement au moins trois journalistes.
"Mis sous pression par sa propre population et la communauté internationale, le gouvernement de Khartoum perd manifestement son sang-froid et son sens des responsabilités. Les journalistes couvrant la manifestation ont été ciblés comme des témoins gênants. Un tel comportement de la police envers la presse est inadmissible", a déclaré Reporters sans frontières.
Deux femmes journalistes ont été arrêtées, détenues plusieurs heures et maltraitées par la police soudanaise, le 30 août 2006 à la mi-journée, alors qu'elles couvraient une manifestation d'une coalition de partis d'opposition dans le centre de Khartoum. Iman Abdelbagi Al-khidir, 27 ans, du quotidien privé arabophone Akhir Lahrza, et Maha Gabir Mabrouk, 25 ans, stagiaire du même journal, ont été détenues pendant deux heures, maltraitées et insultées par des agents de police. Leurs carnets de notes ont été confisqués.
Un autre journaliste soudanais, ayant souhaité garder l'anonymat, a été également arrêté et détenu pendant plus d'une heure au commissariat municipal de Khartoum, avant d'être relâché. Il a également été maltraité par les agents de police, qui ont confisqué sa caméra et son enregistreur.
Ibrahim Muhammad Abdulrahman, cameraman de la chaîne d'information qatarie Al-Jazira, a été quant à lui brutalisé et son matériel provisoirement confisqué. L'agence Reuters cite un témoin qui déclare avoir vu la police prendre le journaliste en chasse, le battre à coups de bâton et tirer dans sa direction des grenades lacrymogènes.
La presse soudanaise était venue couvrir une manifestation d'une vingtaine de partis de l'opposition soudanaise, prévue à 13 heures 30 dans le centre de Khartoum, dans le but de protester contre la hausse des prix du pétrole et du sucre. Selon des témoins oculaires interrogés par Reporters sans frontières, la police s'est montrée très hostile dès le début du rassemblement et a commencé à charger les manifestants sans avoir été provoquée.
Publié le
Updated on
20.01.2016