L'Union des journalistes sous le coup d'une expulsion imminente de ses locaux : Reporters sans frontières dénonce une pression grossière

Le 16 mai 2007, l'Union des journalistes de Russie (UJR), association qui revendique plus de cent mille journalistes, a reçu un courrier de l'Agence fédérale de gestion des biens publics. Selon Igor Iakovenko, secrétaire général de l'UJR, cette lettre lui intime l'ordre de quitter les locaux que l'organisation occupe dans le centre de Moscou dans un délai d'un mois, afin de les mettre à disposition de la chaîne Russia Today. “Reporters sans frontières dénonce une pression grossière de la part des autorités dont tout porte à croire que l'objectif est d'entraver l'activité de l'Union des journalistes. L'absence de motif justifiant cette décision, le délai ridiculement court laissé à l'association pour quitter les lieux et le fait que les locaux doivent revenir à une chaîne contrôlée par l'Etat et créée afin de promouvoir l'image de la Russie dans le monde, font de cette mesure une vulgaire tentative pour perturber l'action d'une structure défendant les intérêts des journalistes. Le fait que l'UJR doive accueillir, le 28 mai un congrès de la Fédération internationale des journalistes dont le thème est la liberté de la presse en Russie, ne peut que renforcer cette hypothèse”, a déclaré l'organisation. “Nous appelons les autorités à bien vouloir reconsidérer leur décision, et permettre qu'une solution viable soit trouvée dans des délais raisonnables. Les journalistes ainsi que ceux qui défendent leurs droits et celui des citoyens à une information indépendante doivent être soutenus et non harcelés. Le climat qui règne actuellement en Russie à l'encontre des journalistes indépendants et des membres de l'opposition est accablant. Cela doit cesser”, a ajouté Reporters sans frontières. L'UJR forme des journalistes, défend leurs intérêts et promeut le développement d'une presse indépendante. Elle compte parmi ses membres des associations de défense de la liberté de la presse, comme le Centre du journalisme en situations extrêmes. Les 17 et 18 mai 2007, la Russie accueille à Samara le sommet UE/Russie. Le 18 mai, en marge de ce dernier, une marche de l'opposition autorisée in extremis devait se dérouler dans l'après-midi. Les principaux leaders du mouvement, Garry Kasparov, Edouard Limonov (L'Autre Russie) et Lev Ponomarev (Pour les droits de l'homme) ont été arrêtés à l'aéroport de Moscou. L'un des représentants de l'organisation Human Rights Watch dans la capitale, Alexandre Petrov, a lui aussi été interpellé, puis relâché après le décollage de l'avion qu'il devait emprunter pour se rendre à Samara. Des “marches du désaccord” ont été organisées en mars et en avril à Nijni-Novgorod, Moscou et Saint Petersbourg. Elles ont été réprimées par les policiers anti-émeutes, qui n'ont pas hésité à arrêter des journalistes couvrant l'événement ainsi que des centaines de participants.
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Updated on 20.01.2016