Le 10 décembre 2008, le journaliste Lotfi Hidouri a été interpellé par les autorités tunisiennes à l'aéroport de Carthage alors qu'il devait se rendre au Liban pour assister au troisième Forum de la presse arabe indépendante. Au même moment, Me Mohammed Abbou a été empêché pour la cinquième fois depuis sa sortie de prison de quitter le territoire tunisien.
Le 10 décembre 2008, le journaliste Lotfi Hidouri a été interpellé par les autorités tunisiennes à l'aéroport de Carthage alors qu'il devait se rendre au Liban pour assister au troisième Forum de la presse arabe indépendante. Au même moment, Me Mohammed Abbou a été empêché pour la cinquième fois depuis sa sortie de prison de quitter le territoire tunisien.
“Reporters sans frontières dénonce fermement cette violation de la liberté de mouvement de ce journaliste et cet avocat. Il ne fait aucun doute que ces incidents sont liés aux témoignages que Lotfi Hidouri et Me Mohammed Abbou auraient pu apporter au Forum sur l'état de la liberté d'expression en Tunisie. S'appuyant sur des motifs infondés en droit, les autorités tunisiennes tentent de limiter les voix s'exprimant au nom de la presse libre.”, a déclaré l'organisation.
Lotfi Hidouri et Me Mohammed Abbou devaient embarquer, avec d'autres journalistes tunisiens, à destination de Beyrouth pour assister au troisième Forum de la presse arabe indépendante. La police des frontières a empêché l'avocat de quitter le territoire prétextant qu'il ne possédait pas de document prouvant la fin de sa liberté conditionnelle. Quelques instants plus tard, le journaliste Lotfi Hidouri a été interpellé par les autorités sous les yeux des ses collègues alors qu'il s'apprêtait à monter à bord de l'avion. Contactée par Reporters sans frontières, l'épouse de Lotfi Hidouri a déclaré avoir reçu un appel de son mari confirmant son transfert au centre de détention de Bouchoucha (1 km de Tunis) et son audition le lendemain devant le procureur général à Ben Arous (ouest de la capitale). Selon Me Mohammed Abbou, ce n'est que le lendemain que les autorités judiciaires ont expliqué les raisons de la détention du journaliste. Lotfi Hidouri a été arrêté pour non-paiement d'une amende de droit commun datant de 2002. Selon l'avocat, cette mesure de “contrainte par corps” est infondée en droit puisque le journaliste a payé depuis plus d'un an la somme requise. Suite à la présentation d'un document attestant le paiement de l'amende, Lotfi Hidouri a été libéré le 11 décembre 2008 dans la soirée.
Lotfi Hidouri est correspondant de l'agence de presse basée à Londres, Al-Qods Press, et travaille avec le journal en ligne Kalima. Il fait l'objet d'une surveillance régulière de la part des services de renseignements.
Me Mohammed Abbou avait été condamné, en 2005, à trois ans et six mois de prison. Il avait été reconnu coupable d'une agression physique datant de 2002 et d'avoir diffusé "de fausses informations" sur Internet. Emprisonné en mars 2005, il avait bénéficié, le 24 juillet 2007, d'une libération anticipée. Depuis sa sortie, il déjà été empêché à quatre reprises de quitter le territoire tunisien.