Liberté provisoire pour les trois journalistes de Radio Kayira

Amadou Chérif Haïdara, Mamoutou Traoré et Gata Bah, journalistes de la radio privée Kayira, ont été mis en liberté provisoire sans caution le 18 novembre. La justice n'a pas encore fixé la date de leur jugement. Les journalistes avaient diffusé, fin octobre, un reportage dans lequel une association de villageois critiquait la saisie puis la vente par des huissiers de leur bétail pour une créance bancaire. Les agents incriminés avaient alors fait saisir le matériel de la radio, et les trois reporters avaient été emprisonnés et inculpés pour "incitation à la violence, injures, et diffamation". ----------------------------------------------- 04.11.2003 Pas de liberté provisoire pour les trois journalistes de Radio Kayira Mamoutou Traoré, Gata Bah et Amadou Cherif Haïdara, arrêtés les 28 et le 31 octobre, n'ont pas obtenu la liberté provisoire dans l'attente de leur jugement, fixé au 18 novembre. Ils ont été inculpés officiellement d'"incitation à la violence, injures, et diffamation" pour la diffusion d'une interview de paysans qui accusaient des huissiers de "mauvaise application de la loi". Selon leur avocat, Maître Diarra, joint par téléphone par Reporters sans frontières, la cour a jugé que les journalistes n'exerçaient pas leur métier dans la légalité. La liberté provisoire leur a donc été refusée. En effet, une nouvelle loi impose aux journalistes de posséder une carte de presse et d'avoir suivi des études supérieures. Pourtant, "la loi n'est pas rétroactive, et les trois journalistes arrêtés exercent cette profession depuis des années sans carte de presse", a déclaré Me Diarra. ----------------------------------------------- Reporters sans frontières demande la libération de trois journalistes emprisonnés Reporters sans frontières condamne fermement l'arrestation, les 28 et 31 octobre, de trois journalistes de Radio Kayira à Ségou (nord de Bamako). Ces derniers sont inculpés de diffamation et injures suite à la diffusion d'une interview de paysans qui dénonçaient les pratiques de certains huissiers. Le 4 novembre 2003, un tribunal décidera de leur maintien en prison ou de leur libération sous caution, dans l'attente de leur jugement. "Les reporters n'ont fait qu'exercer leur métier en diffusant cette interview. Rien ne saurait justifier leur maintien en détention", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Cette décision nous étonne, d'autant plus que le Mali est l'un des pays les plus respectueux de la liberté de la presse du continent africain. Aucune entrave majeure à la liberté d'expression n'est à déplorer depuis plusieurs années Nous demandons instamment aux autorités maliennes de libérer les trois journalistes emprisonnés et de lever les charges retenues contre eux", a-t-il ajouté. Radio Kayira, proche du parti malien de la Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (Sadi), avait diffusé, dans la semaine du 20 octobre, une interview dans laquelle des paysans accusaient des huissiers de mauvaise application de la loi, pénalisant ainsi ces agriculteurs. Les huissiers visés s'étaient alors introduits dans les locaux de la radio pour en saisir le matériel, sans titre exécutoire. Suite aux plaintes de la radio, le matériel avait été restitué. Mais le 28 octobre, deux journalistes de la radio ont été arrêtés à la demande des huissiers. Le 31 octobre, un troisième reporter a été arrêté. Ils sont toujours emprisonnés à ce jour.
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Updated on 20.01.2016