Libération et fin des poursuites contre le collaborateur de Radio Dabanga
Organisation :
Reporters sans frontières est soulagée d'apprendre la libération et l'abandon de toutes les charges pesant sur Abdelrahman Adam, emprisonné depuis plus d'un an. Militant des droits de l'homme et collaborateur de Radio Dabanga, il était poursuivi pour "conspiration contre l'Etat" et "espionnage" et encourait la prison à perpétuité. D'après l'organisation néerlandaise Free Press Unlimited, ces charges ont été abandonnées le 4 décembre 2011, mais des accusations de "propagation de mensonges" et "d'atteinte à la sécurité et à l'ordre public" le menaçaient toujours de trois années d'emprisonnement. Le 13 décembre, toutes les poursuites ont néanmoins cessé sur ordre du ministre de la Justice.
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29.08.2011 - Reporters sans frontières réagit à la déclaration d'Omar el-Béchir et demande la libération de tous les journalistes emprisonnés
Reporters sans frontières accueille avec satisfaction la décision du président Omar el-Béchir, annoncée par le chef de l'Etat lui-même, le 27 août 2011, lors d'une réunion avec les professionnels des médias, de libérer tous les journalistes emprisonnés au Soudan. L'organisation demande cependant qu'elle s'étende également aux collaborateurs de médias et qu'elle soit effective sans délai.
Au lendemain de l'annonce présidentielle, le journaliste du quotidien arabophone Al-Sahafa, Gafar Alsabki Ibrahim, détenu depuis le 3 novembre 2010, est effectivement sorti de prison. Abdelrahman Adam, collaborateur de Radio Dabanga, détenu depuis le 30 octobre 2010, n'a en revanche pas été libéré. Trois autres personnes accusées d'être employées par cette radio - ce qu'elles nient formellement - sont également détenues.
"La libération de Gafar Alsabki est évidemment une bonne nouvelle, mais les autorités doivent aussi relâcher le collaborateur de Radio Dabanga, et aller plus loin en abandonnant toutes les charges qui pèsent contre lui", a déclaré Reporters sans frontières.
"N'oublions pas non plus que les dernières semaines ont été marquées par des confiscations de journaux et un retour de la censure préalable, autant de mesures contraires à la liberté de la presse. Si le Soudan veut s'afficher comme un pays respectueux de la liberté d'expression, il doit absolument mettre un terme à ces pratiques", a ajouté l'organisation.
Basée aux Pays-Bas, Radio Dabanga est l’unique radio couvrant spécifiquement la situation au Darfour. Elle n’est pas légalement reconnue par les autorités soudanaises, ce qui prive son collaborateur de la carte de presse et du statut officiel de journaliste.
Abdelrahman Adam et les trois autres personnes niant être employées par la radio sont accusés d’avoir divulgué des secrets d’Etat, miné le système constitutionnel, appelé à la résistance et incité à la sédition, violant ainsi les articles 24, 25, 26, 53 et 50 du code pénal soudanais (1991) et les articles 18, 42 et 44 de la loi sur les communications (2001). En vertu de l’article 50, ils encourent la peine de mort.
Publié le
Updated on
20.01.2016